Comment est calculé le temps de marche affiché sur les panneaux ?
Affichés aux départs de sentiers ou aux croisements de chemins, les temps de marche renseignés sur les panneaux de randonnée intriguent souvent les marcheurs. Mais comment sont-ils établis, et sur quels critères se fondent-ils ?
Qu’on soit randonneur aguerri ou promeneur du dimanche, il nous est tous arrivé de jeter un œil aux panneaux de randonnée pour estimer combien de temps il nous faudra pour atteindre notre destination. Ces durées, inscrites noir sur blanc, sont à la fois pratiques… et parfois frustrantes. D’où viennent-elles ? Sont-elles fiables ? Et surtout, prennent-elles en compte nos propres capacités physiques ou les particularités du terrain ? C’est ce que nous allons explorer ici, en remontant aux origines de ces calculs, en découvrant les formules utilisées et en comprenant les facteurs qui influencent ces estimations.
Quelle est la méthode utilisée pour calculer le temps de marche en randonnée ?
Le calcul du temps de marche repose principalement sur la méthode de Naismith, mise au point en 1892 par l’alpiniste écossais William W. Naismith. Cette règle, toujours utilisée aujourd’hui dans de nombreuses régions, propose une estimation du temps de marche en fonction de la distance et du dénivelé : il faut compter 1 heure pour 5 kilomètres parcourus, et ajouter 1 heure pour chaque 600 mètres de dénivelé positif.
Dans sa forme la plus simple, cette méthode s’exprime ainsi :
Temps de marche = (Distance en km/5) + (Dénivelé en mètres/600)
Cela permet de donner un ordre d’idée général, en supposant que le marcheur progresse à un rythme moyen, sans pauses. Cette base est ensuite parfois ajustée selon les régions ou les types de sentiers. Par exemple, certains offices de tourisme ou fédérations de randonnée adaptent cette formule pour inclure le dénivelé négatif, les passages techniques ou encore la nature du terrain (chemin rocailleux, boueux, escarpé…).
Ainsi, les temps affichés sur les balises de randonnée ne sortent pas d’un chapeau : ils s’appuient sur des formules éprouvées, mais doivent être interprétés avec un minimum de recul selon sa condition physique et l’état du sentier emprunté.
Ces durées sont-elles les mêmes pour tout le monde ?
Non, et c’est là tout le paradoxe. Les temps affichés sont calculés sur la base d’un marcheur moyen : un adulte en bonne santé, sans charge excessive, progressant à un rythme constant. Ces estimations ne tiennent donc pas compte des différences individuelles comme l’âge, la condition physique, l’expérience, la charge du sac à dos ou les pauses régulières.
Pour illustrer cela, imaginons une montée de 300 mètres de dénivelé sur une distance de 4 kilomètres. Selon la méthode de Naismith, il faudrait environ 1h18. Mais ce temps peut être réduit à 1h pour un randonneur sportif… ou allongé à plus de 2 h pour une personne peu habituée à l’effort.
Des chercheurs ont proposé des adaptations de la règle de Naismith. La méthode de Langmuir, par exemple, prend en compte la descente et les ralentissements selon la pente. D’autres approches, comme celles utilisées par des applications GPS (ViewRanger, Komoot, etc.), s’appuient désormais sur des données collectées en temps réel pour fournir des estimations plus personnalisées.
Mais sur les sentiers, les panneaux restent fidèles à la méthode classique. Il est donc essentiel d’adapter ces temps à son propre rythme, et de ne pas les suivre à la minute près comme on le ferait avec un horaire de train.
Qui décide des temps affichés sur les panneaux de randonnée ?
En France, ce sont les collectivités locales, les offices de tourisme, les parcs naturels régionaux et la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRandonnée) qui supervisent la signalétique des sentiers. Ces structures collaborent pour établir les temps de marche en s’appuyant sur les formules standards, mais aussi sur les observations de terrain faites par les baliseurs et bénévoles.
Ces derniers parcourent les sentiers à pied pour chronométrer les distances et évaluer les temps réels de parcours. Ils tiennent compte des obstacles, de l’inclinaison, de l’état du chemin et du balisage. Les données récoltées sont ensuite croisées avec la formule de Naismith pour aboutir à un temps moyen qui sera affiché sur les panneaux.
Dans certains cas, des outils numériques de cartographie sont utilisés pour automatiser une partie du calcul. Mais l’approche reste essentiellement empirique et collective. Elle reflète à la fois l’expertise des marcheurs et le souci de fournir des indications utiles à tous, même si ces indications doivent toujours être adaptées en fonction des capacités de chacun.
Que faut-il prendre en compte pour estimer son propre temps de marche ?
Pour adapter les temps indiqués à sa propre réalité, plusieurs éléments doivent être pris en compte. En plus de la distance et du dénivelé, il faut évaluer :
- La nature du terrain : sentier roulant ou technique, glissant, exposé…
- La météo : pluie, chaleur ou neige ralentissent la progression.
- L’état de forme physique : une fatigue passagère peut ajouter de précieuses minutes.
- Le poids du sac : plus il est lourd, plus on ralentit.
- Les pauses prévues : déjeuner, photos, repos… elles ne sont pas incluses dans les temps affichés.
Il est donc recommandé de rajouter environ 25 % au temps indiqué pour les pauses, voire plus si l’on prévoit un rythme tranquille. Des applications de randonnée permettent également d’enregistrer ses propres performances pour estimer avec plus de justesse les temps nécessaires.
Enfin, il est toujours bon de se rappeler qu’en randonnée, le temps n’est pas une course. Mieux vaut arriver en forme et profiter du paysage que de chercher à battre un record. Les temps de marche sont là pour guider, pas pour dicter.
Cet article a été rédigé avec l’aide d’une intelligence artificielle, relu, corrigé et complété par les journalistes de la rédaction.