Le sommet du Pouy Louby
Le sommet de Pouy Louby
10, le nombre d’or du Club Montagne, était respecté pour remplir deux voitures de 5 personnes en covoiturage dans une parité parfaite et multigénérationnelle (de la vingtaine à la soixantaine), c’est aussi l’effectif idéal d’un groupe de marcheurs (ni trop petit ni trop grand).
Nous étions donc 10 randonneurs à s’être donné RdV à 7 heures pour 2 heures de route vers le célèbre Col de Peyresourde à 1 569 m d’altitude dans les Pyrénées centrales, exactement à la limite entre Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées.
Le ciel est légèrement voilé et la température avoisine la dizaine de degrés quand nous débutons la randonnée vers 9h15. Au programme, il est question de suivre la large crête qui délimite les deux départements pyrénéens jusqu’au sommet de Pouy Louby. Une piste en lacets serpente d’abord à travers la forêt en passant devant la maison forestière de l’ONF puis longe la sapinière jusqu’à la croupe herbeuse qui donne accès à la crête que nous allons suivre quasiment en ligne droite (ligne droite théorique sur la carte IGN si l’on s’affranchit des dénivelés dans l’axe vertical !)
Après 250 m de dénivelé, nous atteignons rapidement le sommet de Lampet équipé d’un vieux pluviomètre. La vue est déjà panoramique sur les sommets des Pyrénées centrales, mais au premier plan nous dominons la station de ski de Peyresourde et son altiport dénommé 007 depuis que le film de James Bond « Demain ne meurt jamais » y a été tourné. Un petit coucou fait déjà ronfler son moteur pour s’élancer dans le vide au-dessus de la vallée du Louron.
Après avoir ôté une couche et grignoté, la marche sur la crête herbeuse reprend. Le tracé du chemin est rectiligne mais se développe comme une montagne russe (même si le paysage fait davantage penser à la steppe de Mongolie…)
En effet l’ascension se fait par paliers successifs avec des montées tantôt douces, tantôt très soutenues et des redescentes de 50 à 150 mètres de dénivelé qui mettent à rude effort nos cœurs et nos mollets.
Le chemin étroit est tracé sur la crête herbeuse et nos pieds sont ravis de ne jamais marcher sur des cailloux.
Nous traversons les estives. Un peu plus bas sur le versant du Val Louron, les bergers rassemblent les troupeaux de brebis avant de « démontagner ». Plus loin, nous passons à proximité de trois chevaux peu farouches puis d’un troupeau de vaches aux belles robes rousses tandis que les vautours fauves nous survolent en silence.
Les sommets se succèdent donc en chapelet au-dessus d’un panorama à 360 degrés qui devient carrément grandiose au fur et à mesure que le ciel s’éclaircit : Pic Arrouy (1 850 m), Cap du Mont Nère (1 916 m), Sommet de Pouyaué (2 062 m, 6 voyelles pour une consonne !), Les Costes (2 025 m), le sommet de l’Aigle (2 078 m) …
Le ciel est tout à fait dégagé quand nous passons le col de Sahiestre (2 078 m) et rejoignons le sommet de Pouy Louby à 2 091 m, notre objectif. Il est midi trente, un couple de randonneurs déjeune près du cairn sommital. Ce sera notre seule rencontre de la journée. La pause s’impose, pique-nique, sieste en dégustant la ligne d’horizon dentelée des sommets pyrénéens. On repère le Néouvielle, le Pic du Midi de Bigorre, l’Anéto et son glacier mais la vue va bien plus loin encore vers l’est et l’ouest. Nous ne sommes pas loin du Pic de Lion, du Mont Né et dominons le village de Bourg d’Oueil. Plusieurs dizaines de parapentes multicolores se sont élancés depuis le col d’Azet au-dessus de Loudenvielle. On distingue plusieurs domaines skiables : Super-Bagnères, Peyragude/Peyresourde, Val Louron, Saint-Lary (et peut-être même Piau Engaly ?)
Dernier coup d’œil sur le panorama éclairé par une belle lumière préautomnale avant de rejoindre le col de Peyresourde vers 16h30.
La crêperie du col est ouverte et encore bien fréquentée par les cyclistes, motards, campings-caristes et autres touristes locaux… en cette fin de saison. Un bar au pied de la rando… ! c’est suffisamment rare pour en profiter d’autant que l’accueil est sympathique et les tarifs très attractifs pour ce pot de l’amitié bien mérité (750 mètres de dénivelés cumulés et une douzaine de kilomètres dans les pattes !)
♦ R2 ♦