Aleu, un aéroport au milieu du Couserans
Aleu, un aéroport au milieu du Couserans
Debout avant le soleil, cinq « fondus » (pas encore tout à fait !) se retrouvent au rendez-vous habituel pour se regrouper. Certains-es hésitent à prendre une polaire (!!!) ; mais la prudence étant de mise, une d’entre nous, se disant frileuse, en dépose 2 sur la plage arrière avec une tarte aux pommes qui par son parfum a embaumé l’habitacle pendant tout le trajet.
Arrivés à ALEU par une route étroite et sinueuse, nous sommes accueillis à l’entrée du village par un grand lièvre peu farouche. La traversée en pente « douce » nous amène tout en haut du village sur un parking fraîchement aménagé. Notre animateur, habitué du coin, est très agréablement surpris de cet aménagement car les lieux pour poser sa voiture sont assez peu nombreux. Il fait 14° (hé oui !), mais le soleil ne s’est pas encore manifesté et commence tout juste à éclairer le vaste panorama du Haut-Couserans avec Aleu à nos pieds. Au fond, le VALIER domine tout le secteur.
Nous démarrons gentiment sur une petite route qui dessert d’anciennes granges superbement restaurées. Nous profitons de cette pente douce pour discuter, profiter de cette forêt protectrice. La route se transforme en piste que l’on trouve très (voire trop) carrossable. Bientôt, nous sortons du bois (comme le loup, que l’on cherche encore) pour traverser des champs de fougères hautes et denses ; et surtout d’un vert tendre, qu’en plaine nous avons oublié. Nous atteignons enfin le sommet, enfin presque, le paysage se dévoile à 360°. ALEU, perdu dans les bois, se signale par son clocher. Tout n’est que bois et forêts. Quelques prairies d’alpage dévoilent le CAP DE BOUIREX. Tout le reste, n’importe où porte le regard, offre que forêts profondes. Les crêtes frontalières et le massif du VALIER ont une teinte grisâtre de roches nues. Un petit glacier, le seul d’ARIÈGE, brille au soleil. Le glacier d’ARCOUZAN résiste tant bien que mal au réchauffement climatique. Cette année, il semble avoir repris… mais à confirmer.
Reprenons notre périple. À la sortie du bois et après les champs de fougères, je demande à chacun s’il a sa carte d’embarquement. Pour seule réponse, de grands points d’interrogation au-dessus du chapeau. En effet, nous atteignons une zone herbeuse, rasée de « très très près » qui couvre toute la crête : nous sommes arrivés à l’aire d’aviation (le mot aéroport serait prétentieux) d’ALEU-JOUBAC. Petit « aéroport » prévu pour les petits coucous qui viennent parfois survoler le coin. Dans les Pyrénées, il en reste une vingtaine . Notre approche pédestre ne donne pas du tout ce que donne une arrivée « par les airs ».
Mais au sommet, on n’y est pas encore… OH ! Juste quelques mètres en dessous. Vite atteint, 1069 m, la vue est toujours aussi captivante. PIC ROUGE DE BASSIES, PIC DES TROIS COMTES… une ribambelle de sommets qui oscillent entre 2500 et 2800 m forment un vaste cirque. La station de GUZET se découvre par ces pistes de ski qui « tranchent » les forêts alentour. Elle semble bien petite.
La température autour de 20° (estimation) et une petite brise font que nous dégustons chaque arrêt où la parlotte prend le pouvoir. Nous entamons la descente par un sentier étroit et aisé, sans embûche… Propre, net, on n’a qu’à suivre la trace… il faut bien le dire, le balisage est quelque peu fantaisiste dans le sens où nous devons le chercher, car à notre sens, mal positionné.
La sagesse nous fait prendre le chemin du retour, il n’est pourtant que 11h. Mais nous sentons que la chaleur nous colle aux talons. Nous regagnons l’abri protecteur de la forêt en nous glissant entre les haies de noisetiers dans un chemin tout refait (dixit Philippe qui y posa son fond de pantalon la dernière fois qu’il y est passé). À ce rythme (on freinait tout le long : au GPS temps de marche = temps des arrêts ), on se voit manger au village où pas un point d’ombre ne nous attend. Nous décidons « d’avancer » l’heure du service et dénichons un semblant de clairière ombragée, au bord du ruisseau où chacun trouve un « siège » à son goût. Que le service est long !!! Ça n’en finit plus ; mais on y est tellement bien. Car chacun sait que malgré tout, nous allons devoir affronter notre étoile bien aimée qui darde ses rayons cuisants.
Mais il faut ce qu’il faut, on sait la fin proche. Nous nous lançons dans la dernière petite montée pour arriver… en bas du village !!! Il nous faut « se faire » une courte, mais bonne grimpette jusqu‘au cimetière… Curieuse idée !! Allez-vous dire !!! Oui, mais deux surprises nous attendent : un paysage magnifique mais aussi un raccourci qui nous fait découvrir un gîte-resto-bar-glacier… tenu par un personnage haut en couleur. Après quelques échanges, au soleil, nous lui expliquons avoir une sacrée envie de nous changer, mais que nous reviendrons… Et on n’a pas regretté. Fesses posées à 12h30, levées à 14h30… Fondus, liquides !!! Non !!! nos vaillants randonneurs ont dégusté un super moment de convivialité : tarte aux pommes de Claire, glace (chacun a pris un parfum différent)… et quelle glace !! sans oublier la boisson réhydratante obligatoire en cette journée calorifère. Et tout cela sous un large parasol et accompagné d’une brise toutefois très agréable.
Mais toute bonne chose à une fin, nous regagnons notre véhicule qui se morfond sous ce soleil radieux qui maintenant fait monter la température à 37°. Nous quittons ALEU sans oublier le conseil de notre cher hôte : s’arrêter à CLERMONT (sur la route du MAS D’AZIL) pour acheter « la meilleure » croustade ariégeoise. Pub ou fanfaronnade ? Nous connaissons celle de CASTILLON qui n’est pas mal non plus !!! À SAINT-GIRONS, au moment de reprendre la route de TOULOUSE, notre chauffeur aiguillonné par la gourmandise braque à droite en direction de « la pâtisserie miraculeuse ». Mais comme tout se mérite, l’itinéraire ne fut pas le plus court. Circuler dans le VOLVESTRE peut se révéler aventureux : routes étroites, sinueuses, ondulantes… mais le paysage est à la hauteur du plaisir. Trouver la pâtisserie fut l’occasion d’allers-retours « exploratoires ». Enfin la façade tant recherchée apparaît à nos regards avides de bonnes choses. Chacun achète sa croustade (petit modèle ou grand ! ça, c’est fonction de la taille de sa gourmandise ou de sa famille)… puis retour au plus « direct » (???) au travers d’un VOLVESTRE aux multiples visages.
Retour à COLOMIERS à 17h où la température à la sortie de la voiture nous fit regretter le soleil ariégeois.
♦ R1 ♦