Les Vestiges de Contrast
Les Vestiges de Contrast
C’est par une chaude journée de printemps… je plaisante… mais ç’aurait pu être le cas avec ce réchauffement climatique : 20°C au mois de février ! Reprenons : c’est par une belle journée d’hiver que 10 randonneurs du Club se sont donné rendez-vous pour partir dans la Montagne noire. Chiffre parfait : 2 voitures pour 10 randonneurs, dont 5 hommes, 4 femmes et 1 préado… Après une heure de route à travers les brumes du Lauragais, les pentes de la Montagne noire barrent le paysage aux environs de Dourgne plus exactement à Massaguel, point de départ de notre randonnée donnée pour 10 km et quelques heures de marche.
Il est 9h15. Le sentier s’élève rapidement au-dessus du village pour atteindre les landes du désert de St-Férréol, paysage très ouvert qui permet d’admirer les collines du Lauragais, ses villages et ses nombreux couvents reliés par des routes bordées d’alignement de platanes. Sorèze, Dourgne, Revel, autant de lieux chargés de patrimoines sacrés, objets de discussions animées de la part de notre petit groupe de randonneurs dont certains férus d’histoire des religions.
Avant d’atteindre le point magique de la chapelle de St-Ferréol, nous croisons un autre groupe : une vingtaine d’ânes très taciturnes et câlins paissent tranquillement autour du chemin de la Capelette. La chapelle est fermée mais son panorama grandiose est grand ouvert aux vents, surtout l’autan qui doit souffler avec rage à cet endroit, heureusement pour nous ce n’est pas le cas aujourd’hui où le soleil règne en maître sans concurrence. Cette construction solide et élégante semble construite au bord du précipice où elle résiste avec force aux intempéries à près de 600 mètres d’altitude. Nous sommes au point culminant de notre périple.
Avant 13h, après 2/3 du parcours les estomacs commencent à revendiquer et il est temps de penser au pique-nique : une ancienne carrière fort bien réhabilitée et repaysagée nous en donne l’occasion face au village de « Rivière de Sant » aux petites maisons et anciennes usines de filature aux toits rouges alignées le long du torrent. Bien à l’abri, chacun assis sur des pierres disposées en cercle, le repas ne sera pas inutile car il nous reste à escalader une pente raide quasiment sans lacet, un dénivelé de 200 m en plein soleil nous attend sur l’autre versant de la vallée.
Il fait chaud sous la chênaie rabougrie sans la moindre trace d’une ombre faute de feuilles à cette saison ! L’objectif consiste à atteindre les ruines d’un ancien château ou castrum au lieudit « Contrast ». Quel drôle de nom qui plairait aux photographes ! C’est encore un point de vue magique depuis ces murailles qu’il faut plutôt deviner — avouons-le – à travers les vieilles pierres entassées sous la végétation ! Le coup d’œil est par contre incomparable. Plus loin le versant de la Montagne noire se fait méditerranéen avec ses pins sylvestres.
La descente est rapide mais aléatoire faute de balisage et d’entretien sérieux, les troncs d’arbres barrent le sentier, il faut passer tantôt par-dessus tantôt par dessous, un vrai parcours du combattant qui ravit notre jeune randonneur.
Nous atteignons le village pastoral de Massaguel où brebis et agneaux composent quelques troupeaux le long de la rivière. Il est environ 16h. Le temps de visiter l’église (ouverte, c’est à signaler) et d’admirer sa fresque naïve des années 60, de se regrouper sur la place du village et nous reprenons la route, faisons une pause à Puylaurens pour le traditionnel pot de l’amitié et ses friandises.