De Larroque à Puycelsi
De Larroque à Puycelsi en passant par la forêt de Grésigne
Comme annoncé par la météo, c’est sous un ciel bien couvert que nous nous retrouvons sur le parking derrière la mairie. Nous sommes finalement 6 à partir, Louis ayant décidé de ne pas nous accompagner.
Il nous faut 1h15 de route pour arriver à Larroque. Entre Bruniquel et Larroque, je suis presque obligé de m’arrêter pour laisser traverser une biche et son faon. Nous nous garons sur le parking devant la mairie de Larroque, charmant petit village situé au pied d’une falaise de grès. Avant de quitter Larroque pour notre randonnée, nous passons voir le lavoir, petit havre de paix.
Le démarrage se fait doucement, par un sentier qui monte au-dessus des falaises qui surplombent Larroque (il y a un point de vue au sommet du sentier, qui permet de récupérer de la montée tout en admirant le paysage).
C’est par un sentier ombragé que nous regagnons le carrefour de la Trapasse où nous bifurquons pour aller jusqu’au village de Mespel. Aux abords du village, nous sommes arrêtés par un prunier qui nous tend ses branches chargées de fruits. Autant Larroque est un coin à “coing”, autant Mespel est un endroit où les pruniers ne manquent pas (pourtant le nom de Mespel, “mespilus” en latin, signifie néflier… et non prunier) : quelle bonne idée de les avoir plantés au bord des chemins !
Nous quittons Mespel pour aller voir la chapelle de “Notre-Dame-des-Bois (ou ‘du désert’)”, qui est la chapelle de Mespel.
L’histoire de cette petite chapelle mérite d’être citée : la construction de la chapelle était bien prévue dans le village de Mespel : pourtant, à plusieurs reprises, les matériaux de construction disparaîtront… pour être retrouvés sur le lieu où se trouve aujourd’hui la chapelle, c’est-à-dire à 500 m du village. Devant cette volonté divine, il fut alors décidé de construire la chapelle à l’endroit où les matériaux étaient retrouvés.
Après cette visite touristique, nous montons dans la forêt royale (sous Louis XIV) de Grésigne (“le gré qui saigne”, le gré étant bien rouge dans cette région), quittant un moment le sentier pour chercher la borne qui correspond au point côté “468” qui est le point culminant de cette forêt de Grésigne et voir quelques arbres remarquables. Un peu plus loin, nous faisons une halte au niveau d’un point de vue magnifique sur le village de Puycelsi, perché sur son éperon rocheux (à 2,8 km de distance). Nous profitons pleinement de cette balade dans la forêt sur ses sentiers ombragés, car le ciel s’est bien dégagé.
Nous continuons notre randonnée pour prendre le sentier du patrimoine (PR). Après avoir dépassé les ruines de la Vène, le sentier serpente le long du ruisseau de l’Audoulou. Nous traversons plusieurs petits ponts de bois pour passer à côté de la cascade sur l’Audoulou : en cette saison sèche, la cascade n’est hélas plus qu’un tout petit filet d’eau.
Après cette cascade, nous faisons une halte sur une table de piquenique. Il est midi et nous sommes tentés de nous y installer pour déjeuner. Après réflexion et sachant qu’il nous faudra ensuite faire toute la montée jusqu’à Puycelsi, nous préférons attendre d’être sur place pour manger.
La montée est rendue difficile par la chaleur, le sentier étant de moins en moins ombragé au fur et à mesure que nous approchons du village. Puycelsi tire son nom du celte à l’origine “Celto Dun” qui veut dire “la forteresse des bois”, puis du romain “Podio Celso” qui veut dire “plateforme élevée”.
Enfin, c’est en sueur que nous arrivons au pied des remparts du village et nous avons la chance de trouver une table sous un abri (donc à l’ombre) pour notre déjeuner, située juste sous la tour de l’ancienne prison. Le repas est l’occasion d’écouter l’histoire du siège de Puycelsi par les Anglais. Comme pour Carcassonne, c’est par la ruse que le siège prendra fin : les défenseurs de cette place forte utilisèrent le seul cochon qui leur restait, un cochon bien gros et bien gras, qu’ils faisaient pavaner sur les remparts. Pour tromper l’ennemi et faire croire qu’ils avaient plusieurs cochons, ils peignaient le cochon chaque jour d’une couleur différente. L’histoire raconte aussi que le pauvre cochon était asticoté à coup d’épée pour faire croire qu’il était égorgé. C’est ainsi que de guerre lasse, les Anglais tournèrent les talons.
Après une halte dans un petit café situé sur la petite place devant l’église, nous reprenons notre route. Le ciel est toujours bien dégagé et la chaleur se fait d’autant plus sentir que nous sommes obligés de faire une montée à découvert à travers les champs blancs de fleurs avant de retrouver l’ombre salvatrice des arbres. Les pauses pour s’hydrater sont nombreuses, mais nécessaires sur cette fin de parcours qui n’est pas vraiment plate. C’est par le même sentier qu’au départ que nous redescendons sur Larroque pour retrouver nos voitures.
Ultime halte à Bruniquel où nous pouvons apercevoir son magnifique château en hauteur pour prendre le dernier verre de l’amitié et déguster le clafoutis maison d’une des participantes.
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