Le Sentier de la vallée du Bonnan (Milhars –Tarn)
Sentier de la vallée du Bonnan (Milhars – Tarn)
C’est par un froid glacial que cinq têtu. e. s, féru. e. s de marche quittèrent Colomiers, ce dimanche matin à l’heure où le reste du monde préférait rester sous la couette… !
La motivation pour prendre un bol d’air, quitter couette ou coin du feu est la plus forte.
Après une heure de route, une petite pause s’impose au lieu-dit « Brousse » spectaculaire point de vue au-dessus des gorges de l’Aveyron et ses falaises vertigineuses peu avant St-Antonin Noble Val. Mais nous rentrons vite dans la voiture nous remettre au chaud.
Si l’autoroute puis la départementale sont bien dégagées (y compris sans circulation !), le reste du parcours se fait aussi sur des petites routes de campagne sans verglas ni neige.
Arrivés à Milhars, petit village niché en rive gauche de l’Aveyron à la frontière des trois départements : Tarn, Tarn-et-Garonne et Aveyron. Il est près de 10 h et bien temps de chausser nos brodequins et enfiler quatre à cinq couches de protection car si la température n’indique que -2 °C la température ressentie est probablement proche de -7 °C du fait du vent du Nord.
Le parcours choisi doit faire une boucle autour de la vallée du Bonnan.
Il s’agit d’un espace dont la biodiversité remarquable est inventoriée en ZNIEFF (Quésaco ? : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) par les naturalistes du coin, ce qui lui vaut d’être classé par le département du Tarn comme Espace Naturel Sensible (l’ENS permet l’acquisition des terrains, la gestion, la signalétique pédagogique et la protection du milieu grâce à un budget financé par une taxe perçue sur les permis de construire)
Revenons-en à notre randonnée. La première partie du parcours grimpe progressivement sur un flanc de vallée arboré. Arrivés à l’altitude de 440 mètres, nos pieds s’enfoncent carrément dans une épaisseur de neige variant de 5 à 10 cm avec de la glace et parfois quelques petites congères amassées par la bise du Nord. Les deux animateurs présents se demandent, même en souriant s’il n’aurait pas fallu apporter les raquettes à neige ? Gare aux glissades !
Les arbres enneigés constituent de magnifiques décors hivernaux dignes de cartes postales pyrénéennes ! Au sol, le chemin enneigé est ponctué d’empreintes d’animaux.
Autant vous dire que nous n’avons rencontré aucun autre randonneur sur notre parcours. Les seuls êtres vivants rencontrés sont deux biches, deux lièvres et deux chasseurs les attendant au tournant… ! Nous avons également rencontré une famille et un chien profitant des sports d’hiver avec une luge improvisée.
Avant de rejoindre la vallée du Bonnan, une traversée du Causse face au vent nous emmène du côté de la toundra sibérienne mais le moral est toujours au beau fixe pour les cinq randonneurs qui apprécient cette incursion inattendue dans l’hiver. Nous voulions prendre un bol d’air, nous sommes servis ! Et paraît-il que Méteo-France a prévu des éclaircies pour l’après-midi, à suivre… pour l’instant le ciel est chargé de nuages bas bien blancs…
Enfin nous amorçons la descente vers le fond de la vallée qui est très profonde — il est inattendu de découvrir un relief si accentué, presque montagnard dans cette partie du Tarn — et nous nous trouvons à l’abri du vent, le chemin est pentu et sinueux, la température semble remonter dans cette forêt de chênes rabougris. Nous passons devant des ruines énigmatiques…
Au plus profond de la vallée, nous découvrons enfin le ruisseau de Bonnan qui serpente lentement au travers des prairies moins enneigées que sur le Causse.
Arrivés à la cascade pétrifiante (du Tuf fabriqué par la concrétion du calcaire contenu dans l’eau de ce massif karstique) où la végétation semble exotique, une de nos nouvelles adhérentes en reconnaissance d’un coin de piquenique abrité et pas trop humide, découvre une grange ouverte où sont rangées une multitude de chaises de jardin qui semblent nous attendre pour déjeuner… et miracle de l’organisation (on ne saluera jamais assez l’anticipation des animateurs !) : le soleil arrive et nous déjeunons moins frigorifiés que nous ne le craignions.
Après deux tiers du parcours et un repas rapide, il nous reste à parcourir le fond de vallée où nous découvrons progressivement ce milieu humide, riche et varié mis en valeur par des naturalistes poètes : « l’étable du bonheur » et « le jardin de rêve ».
Nos souliers bien crottés, nous retrouvons la petite route qui mène au village dans une ambiance météo beaucoup plus clémente.
Il est 14h30 quand nous passons la porte fortifiée du village que nous visitons. Son château, ses remparts, ses maisons massées les unes contre les autres et ses terrasses superposées ainsi que ses jardins publics en bord de rivière lui donnent beaucoup de caractère. Nous tombons sous son charme et flânons malgré le froid qui persiste.
Nous avons besoin de nous réchauffer et après quelques kilomètres en voiture pénétrons dans un des bars ouverts de la place de la halle de Saint-Antonin Noble Val. Ambiance jeune et festive, accompagnée de musiques actuelles à fond les décibels… cela nous change du calme désertique du Causse enneigé !
Mais surtout après un grand bol d’air frais nous dégustons un bol de chocolat chaud accompagné du fameux gâteau à la farine de châtaigne de Yolande (la recette de Claire) merci beaucoup !
♦ Marcheur ♦