Sylvanès – Vendredi 2 mai 2025
Les Canyons du Rougier
La boucle des canyons du Rougier est accessible depuis le village de Gissac en voiture mais un sous-groupe de 5 randonneurs préfère démarrer directement à pied depuis le gîte de l’Abbaye de Sylvanes pour rejoindre le reste du groupe au point de départ de Gissac. Pour cela, une heure de marche aller (3 km et 150 m de dénivelé) supplémentaire est nécessaire. Il faut d’abord remonter le ruisseau de Druilhe puis celui de la Bataille nécessitant de franchir 3 petits gués en sous-bois.
L’itinéraire passe à proximité du lieudit « La bataille », un beau corps de ferme bâti sur des colonnes de pierre est complété d’une bergerie typique aux voutes contenues par de hauts contreforts. Le plancher de la bergerie étant partiellement effondré, il donne une idée de la hauteur de la bâtisse.
Le chemin pentu se poursuit à travers champs jusqu’au village de Gissac (590 m d’altitude) où attend l’autre partie du groupe.
La boucle des canyons du Rougier est évaluée à 9,2 km. Le chemin traverse d’abord une buissière faisant un petit détour par le château de Gissac avant d’entamer le sentier qui mène à la chapelle Saint-Jacques en direction des Montagnettes. La petite chapelle domine un panorama à 360 degrés : au nord, le plateau de la Loubière dominé bientôt par le château de Montaigut, à l’ouest les Rougiers de Camarès colorent déjà de rouge les paysages agricoles.
Arrivés au point 600 m d’altitude, la végétation rapetisse et un petit col laisse entrevoir des canyons érodés, la terre est à nue. Un couple de grands rapaces nous survole à basse altitude avec insistance : milans ou vautours ? En direction des Montagnettes le sentier serpente dans un bois de chênes blancs.
Puis, changement radical de paysage ! Nous entrons dans une sorte de désert très particulier ; terres oxydées couleur lie-de-vin ; fleurs méditerranéennes aux teintes vives ; thyms, genêts embaument l’air.
La redescente spectaculaire vers les altitudes plus basses où se sont accumulés ces sédiments colorés (chargés d’oxyde de fer à l’ère primaire), se fait le long de fines crêtes encadrant des canyons abrupts très érodés où coule un mince filet d’eau. Il faut zigzaguer à l’intérieur de ce chaos minéral.
Après le hameau d’exploitation agricole Le Sénégas, le groupe atteint la plaine très ventée où il sera difficile de trouver un coin de pique-nique abrité. Le vent d’autan s’est invité. Autour du hameau d’Andabre, le fauchage de la 1ère pousse de foin bat son plein. Ici, l’itinéraire oblique vers le nord pour retourner à Gissac en traversant à nouveau les Rougiers par un large chemin agricole, puis forestier.
Le groupe de « randonneurs » laisse le groupe de « marcheurs » pour reprendre le chemin emprunté le matin, cette fois-ci dans le sens du retour vers Sylvanès. Une pause au bar de Sylvanès sera la bienvenue après cette journée active mais déshydradante du fait du soleil et du vent. Nous nous souviendrons de ces paysages rouges, hors du commun où la nature est restée sauvage.
