Etangs d’Izourt et de Petsiguer

Étangs d'Izourt et de Petsiguer

Enfin les prévisions météo sont bonnes ! Nous pouvons donc aller en montagne. Nous sommes 20 participants au départ de Colomiers à 7h. Ce dimanche deux randonnées sont même prévues (Randonnée niveau 1 + Haute randonnée) au départ de l’usine hydroélectrique de la Pradière au fin fond d’une vallée étroite du Vicdessos en Ariège. On l’atteint par une route étroite, sinueuse et légèrement défoncée qui traverse le beau village d’Artiès avant d’arriver au large parking (1155 m d’altitude) qui permet de garer les cinq voitures du Club Montagne de Colomiers.

Étang d'Izourt – R1

Dans ce coin des Pyrénées, le patrimoine industriel, est riche du fait de l’équipement de chaque vallée par des installations, barrages, conduites forcées et usines hydroélectriques.

Pendant que le groupe HR s’élance vers son objectif supérieur à 2000 m d’altitude, le groupe R1 composé de 13 adhérents, dont deux animateurs, s’équipe au mieux dans ce matin frisquet (à peine 10 degrés) dans la vallée encore à l’ombre.

Le groupe R1 est hétérogène et comprend de nouveaux adhérents qui vont faire leurs preuves, des anciens du club qui reprennent la saison et testent leur forme, des jeunes randonneurs prêts à en découdre avec la montagne.

L’objectif du jour est d’atteindre l’étang d’Izourt, un lac artificiel situé à 1650 m d’altitude, soit un dénivelé de 500 mètres sur le sentier balisé GR10 qui longe la rive droite du ruisseau d’Artiès.

Un Aller-Retour ou une boucle ? Les deux animateurs ont en tête d’éventuellement revenir par le sentier en rive gauche mais réservent leur décision pour l’instant.

Le chemin traverse d’abord la zone forestière avant d’atteindre l’Orri de la Coume (traduction : la cabane de berger de la combe) ou un troupeau de vaches, taureau et veaux est encore à l’estive, qu’ils en profitent ! Le troupeau nous gratifie d’un concert de clarines tonitruantes.

Le temps d’admirer cette petite construction pastorale en pierres sèches recouvertes de dalles et d’herbes vivantes pour éviter l’eau de pénétrer à l’intérieur (ce que les architectes écologistes appelleraient aujourd’hui un « toit végétalisé ») ; mais aussi le temps de retirer une couche, s’hydrater et grignoter car le soleil fait enfin son apparition derrière la crête est.

Ici, le groupe a atteint la moitié du dénivelé et près des 2/3 de la distance à parcourir avant l’étang. Chaque animateur prend en charge un sous-groupe, le premier, plus rapide, marchera ainsi davantage à son rythme. Le sentier devient raide et quelques dalles glissantes doivent être franchies.

Sous un ciel immensément bleu, le paysage devient magnifique avec le soleil rasant qui fait flamber les crêtes et leurs versants recouverts de fougères et d’herbes rousses. Les arbres commencent eux aussi à roussir avec les frimas de l’automne. Mais nous passons quand même devant un rhododendron encore en fleurs alors que les colchiques parsèment le chemin !

Le sentier passe sous les pylônes du téléphérique ayant servi à la construction du barrage par la Société hydroélectrique entre 1937 et 1940 puis à son exploitation par EDF, jusqu’à aujourd’hui.

Une stèle érigée par EDF y rend hommage aux 31 morts pendant la construction du site, une main-d’œuvre essentiellement italienne qui a été victime de l’écroulement du baraquement – pourtant construit en pierre – sous le poids de la neige le 24 mars 1939 lors d’une exceptionnelle tempête de neige.

Nous visitons le refuge géré par EDF. Il est impeccablement propre, doté de lumière (c’est la moindre des choses pour EDF !), de tables, chaises et bat-flancs. Une étrange construction haute derrière le barrage attire l’attention, il s’agit de la gare d’arrivée du téléphérique.

Il reste un passage délicat à franchir : des dalles humides surplombant dangereusement l’étang… avant de rejoindre le premier sous-groupe qui s’est installé pour un pique-nique sur un promontoire herbeux qui domine le fond du cirque où le lac scintille, il est 11h30 ! L’herbe rase y est bien tentante pour une sieste… et des bavardages. Il est difficile de ne pas y piétiner les colchiques tant elles sont nombreuses.

Jugeant que tout le monde est en capacité de redescendre par un autre chemin, les deux animateurs décident de redescendre par le sentier qui longe la rive gauche du torrent. Il est beaucoup plus sauvage, moins emprunté mais sans difficulté ou presque… sous réserve d’être vigilant au gispet, cette plante herbeuse et ligneuse qui est aussi glissante que la neige…

Le retour au parking de Pradière est rapide et nous avons bouclé le circuit vers 14h30. Sans attendre le groupe HR nous allons prendre le pot de l’amitié au bar de Vicdessos, sous les parasols il fait 25 degrés (une quinzaine de degrés supplémentaires par rapport à ce matin !) et nous cherchons l’ombre et les boissons fraîches. Bref, une belle journée d’été indien en montagne.

Étang de Petsiguer – HR

Du bout du parking, nous empruntons une piste herbeuse (panneaux en bois, balisage rouge et blanc, GR10), un pont en béton ; la piste s’élève (longeant un bâtiment), puis entre dans un bois. Nous franchissons une passerelle métallique (le ruisseau d’Artiès « tumultueux ») débouchant sur une piste, en amont de la centrale. 

Quelques mètres après, nous reprenons le GR. Sous le couvert des arbres (couleurs début d’automne) puis dans la lande (un petit souci auprès d’une vache et son veau), nous atteignons le refuge (non gardé, propre, une dizaine de couchage, grande table et bancs, source à proximité) et les bâtiments du barrage d’Izourt.

Une pause s’impose, les premiers rayons du soleil éclairent cet étang d’Izourt… émeraude (1 680 m).

Après les « choses » sérieuses commencent, nous arrivons à une bifurcation (inscrit en jaune sur un rocher : « Petsiguer »), empruntons un sentier, d’abord horizontal puis plus énergiquement nous débouchons sur le GR10 A, que nous laissons un peu plus loin, gardons notre balisage trait jaune, après quelques successions de ressauts (itinéraire minéral) et une série de laquettes, apparait le grand étang de Petsiguer (2 300 m).

Nous prenons notre repas au niveau du dernier lac (proche de la cabane du berger, fermée), il est 12h30.

Ensuite, nous profitons du grand ciel bleu, nous poursuivons par un sentier (toujours balisé), passons par un collet (2 415 m) qui nous amène au magnifique étang de la Goueille (2 385 m) au pied du Pic de Tristagne, plus loin la crête frontière andorrane.

Après une pause méritée, dans ce lieu sauvage, nous reprenons notre itinéraire de retour, repassons à Petsiguer (les lacs en enfilade brillent au soleil), revenons à Izourt (encore plus beau dans notre descente), au parking, il est un peu plus de 17h. Pot de l’amitié à Vicdessos, merci Wim et Didier pour les bons gâteaux, retour Colomiers autour de 20h.

Résumé : Une belle journée contemplative lacustre sous le ciel bleu, certes qui se mérite… Les paysages parcourus (cascades) font oublier les petites douleurs… Nous avons rencontré des randonneurs qui revenaient du refuge du Fourcat (fermé), un troupeau de vaches et veaux… aux cornes affutées, le berger sympa au parking.

♦ R1 / HR ♦