Le Lac de Bareilles
Le Lac de Bareilles
Partis à dix, dès 7h30 du matin au rendez-vous dominical columérin habituel, les 7 randonneurs du club montagne accompagnés de trois photographes de « Colomiers Contraste » étaient bien décidés à défier la météo Toulousaine pour retrouver un ciel clément au dessus des Pyrénées.
Nous fûmes bien inspirés car à peine sortis de la rocade, la chaîne s’offrait à nos regards, éblouissante au soleil levant mais aussi… enneigée d’Est en Ouest !
Passé Bagnères-de-Luchon, nos deux voitures avalent les lacets de la vallée de Bourg d’Oueil pour atteindre le port de Balès à 1755 m d’altitude où le froid (à peine 5 °C) nous saisit tout autant que la vue panoramique allant des sommets du Luchonnais jusqu’au Pic du Midi en passant par l’Aneto et son glacier de la Maladeta.
A 10h, dès les premiers pas sur le sentier, nous imprimons nos traces dans la neige qui a saupoudré le paysage. La sortie spéciale photo a pour thématique « l’été sur les hauteurs », nous sommes en effet le 17 septembre mais cette fin d’été donne plutôt la sensation d’une hivernale !
Puis, après quelques pas, le sentier nous ramène sur la piste carrossable théoriquement interdite aux véhicules, qui nous mène au petit refuge non gardé du Mont Né, refait à neuf depuis 2 ans, il est occupé aujourd’hui par des chasseurs.
Poursuivant la piste encore 1/2 heure, toujours éblouis par le panorama spectaculaire magnifié par la neige et le soleil, nous voilà au col de Pierrefitte séparant la vallée du Louron de la vallée de Bourg d’Oueil, à 1855 m d’altitude. Un menhir* trône sur le site bien nommé (pierre-fitte = pierre érigée), premier sujet de nos photographes.
Le groupe poursuit la randonnée en empruntant la crête enneigée qui domine le lac de Bareilles, plan d’eau circulaire qui nous regarde de son œil bleu intense, situé quelques centaines de mètres plus bas et que nous dominerons jusqu’au sommet. De grands rapaces nous survolent parfois.
Peu avant 13 h, nous atteignons le pic du Lion à 2099 m d’altitude : l’objectif de cette rando 1 est donc atteint par tous les participants. Les hauts sommets de la chaîne des Pyrénées, toute scintillante et saupoudrée de neige fraîche, s’étalent majestueusement devant nos yeux et nos objectifs-photos selon un panoramique à 360°.
Pique-nique au pied du cairn sommital sur des cailloux ou dans la neige qui par endroit dépasse 10 cm d’épaisseur ! Nos sens sont un peu perturbés, car nous avons l’impression de vivre trois saisons en un jour : la date et la hauteur du soleil sont bien celles de l’été, mais la neige et les colchiques nous ramènent vers l’hiver et les perce-neiges du printemps ! Nous aurions presque pu mettre les raquettes.
Après une pause de 3/4 h nous dégringolons vers le col du lion et le lac de Bareilles (1760 m d’alt.) dont les rives sont vraiment photogéniques : fines plages grises, eaux vert émeraude, pelouses accueillantes pour la sieste rêveuse.
Mais déjà le soleil nous fausse compagnie et il faut finir la boucle pour remonter au col de Pierrefitte où nous trouvons le brouillard qui ne nous quittera plus jusqu’aux voitures, que nous atteignons après une brève hésitation sur le bon itinéraire à suivre dans cette purée de pois.
Le port de Balès est maintenant bien froid et humide et nous filons vite vers Luchon où nous prenons un pot de l’amitié pour nous réchauffer. Le groupe des photographes fatigués mais ravis de la journée, décide de remettre ça et fixe la date de la prochaine sortie rando-photo : le dimanche 22 octobre dont le thème est « Automne : Couleurs sur les hauteurs ». On vous en reparlera !
* Le superbe menhir du COL DE PIERREFITTE : érigé à la fin du XIXe siècle, SACAZE signalait : « à l’intérieur d’un cromlech de 4 mètres de diamètre est circonscrit un second de 2 m de diamètre entourant le menhir » ; en fait, on ne voit aujourd’hui qu’un seul cromlech autour du menhir.
Ce menhir, est un bloc de calcaire, qui, si on en juge sa nature géologique, provient des environs de SAINT BEAT. Ceux qui l’ont édifié l’ont donc transporté sur une distance de 20 km. Sa silhouette évoque de toute évidence un phallus. Jusque vers 1950, les filles de la vallée en quête d’un amoureux ou les femmes en mal d’enfant allaient l’embrasser et chantaient une chanson pour obtenir un bel héritier.