Le Pic de Mont Aspet
Le Pic de Mont Aspet
Huit courageux, après les fortes chaleurs de la semaine, sont au départ de Colomiers à 7h. Certains de nos lecteurs se demandent peut-être : À quelle heure faut-il se lever pour randonner aussi loin ? Eh bien nous avons posé la question et le réveil s’étale entre 5h et 5h45 pour un rendez-vous fixé à 6h45.
L’autoroute est très calme à cette heure-là. Nous la quittons à Montréjeau direction Aventignan puis Lombrès. Passée cette bourgade, nous attaquons une petite route de montagne dans la brume. La vallée est peuplée de nombreuses fermes notamment d’élevage de vaches qui déjeunent imperturbables dans le crachin. Les paris vont bon train : aura-t-on le soleil ou restera-t-on sous la chape de brume ?
Nous atteignons Nistos puis le hameau de Nistos Haut. Les maisons en pierre sont remarquables. Les sapins remplacent maintenant les feuillus sur la route au-dessus de Nistos mais toujours pas d’éclaircie en vue. Au parking (1360 m) une seule voiture est garée. En guise de bienvenue nous avons droit à une attaque sournoise de mini moustiques. Heureusement un timide soleil commence à apparaître.
Nous hésitons un peu sur le chemin à prendre car il n’y a pas de trace mais notre guide est confiant : la carte IGN n’est pas ambiguë, le tracé est perpendiculaire au parking. Nous arrivons à la forêt où un chemin est maintenant bien visible. Sur le parcours on ne trouve que de très rares fraises des bois et digitales, l’année ne leur est pas favorable.
Nous quittons la forêt et découvrons un paysage féerique : une mer de nuages cotonneux d’où dépassent des îlots émeraude. On aurait presque envie de plonger dans cette île flottante géante. Nous atteignons le Cul de la Serre *. La végétation y est basse, composée de bruyères en fleurs et de myrtilliers mais il n’y a pas plus de myrtilles que de fraises des bois !
Les deux cabanes de la Prade marquent le début d’une montée beaucoup plus raide et rectiligne. Les arrêts photos sont bienvenus pour reprendre son souffle et apprécier le paysage. La végétation se fait plus rare mis à part quelques rhododendrons malingres.
Nous descendons légèrement à l’opposé de notre arrivée à la recherche d’un endroit moins venté. Notre clairvoyante Éole tient à cœur de nous trouver le lieu approprié à un pique-nique confortable. Face à nous le majestueux Pic du Midi est facilement reconnaissable avec son dôme mais qu’en est-il du massif à sa gauche, Néouvielle, Arbizon, Vignemale… ? Nous prenons le temps de contempler le paysage très changeant selon les vents qui déplacent la mer de nuage. Les martinets font de la voltige autour de nous. Mais les nuages montent peu à peu, il est temps de quitter ce lieu idyllique.
Un vent brumisant nous accompagne dans la descente. De loin nous apercevons aux cabanes de gros 4×4 et un groupe installé avec des parasols (ou bientôt parapluies). C’est un repas festif et ils nous offrent gentiment la boisson mais nous sommes sérieux au CMC et passons notre chemin en les remerciant poliment.