Refuge de La Soula et Lac de Pouchergues
Refuge de La Soula et Lac de Pouchergues
Le Ballet démarra très tôt à hauteur de la ville de Muret. Oh, pas très vite, les balais d’essuie-glace battaient un agréable largo, puis au fur et à mesure de notre progression en direction de Loudenvielle, il devient adagio et même Allegretto grazioso. Je ne sais si les 4 passagers de la voiture trouvaient le bruit de la pluie tombant sur la carrosserie gracieux, mais moi je faisais la grimace.
Le service de prévisions météorologiques prévoyait du beau temps à partir du milieu de la matinée, nous y avons cru d’autant que nous voulons du beau temps en week-end, en quelque sorte la nature devrait se plier à nos exigences.
Mais c’est du beau temps pour les escargots, les urodèles (nous avons rencontré une salamandre tachetée) et bien sûr les paysans, on se console comme on peut ! Nous, randonneurs préférons une tempête de ciel bleu surtout après l’effort du lever tôt et les 170 km parcourus. Une sorte de récompense en quelque sorte.
Bon, deux heures après le départ de Colomiers, à 8h30, les 4 participants s’équipent en conséquence et démarrent la randonnée à la côte de 1230 m, au pied de la centrale de Pont du Prat. Nous progressons dans la tulle d’un brouillard tenace sur un chemin très bien balisé. Nous y sommes encouragés par des panneaux. Le milieu montagnard du bois d’Aubarde est fragile. Nous rencontrons de nombreux arbres déracinés par les intempéries. Leurs systèmes racinaires, tout en surface, ne peuvent pénétrer le sol rocheux. Mieux vaut suivre le même itinéraire pour ne pas aggraver l’érosion.
Ce chemin, tracé de longue date, servait de route d’acheminement, avant la construction du téléphérique, pour les grosses pièces de fonderie des conduites forcées reliant le lac de Caillaouas à la centrale EDF de Tramesaygues. Le sentier monte en lacets en direction des gorges de Clarabide. Un panneau nous propose de les couper et d’emprunter un cheminement plus raide et plus direct. Nous l’ignorons et continuons notre bonhomme de chemin jusqu’à la chapelle de la Vierge de la Santète (1580 m). Nous sommes toujours dans le flou comme le monde actuel dans lequel nous vivons. L’horizon est devenu totalement brouillardeux et, boutade, une seule chose est sûre : c’est que rien ne l’est. A mâcher pendant la marche à la place d’admirer les magnifiques gorges de Clarabide.
Plus l’homme a investi la montagne, plus les chemins sont faciles à arpenter. La pente ne devait pas dépasser un certain degré pour que les animaux de bât puissent y progresser avec leurs lourdes charges. Nous en profitons et arrivons confortablement au refuge de La Soula (1690 m) malgré le désagrément de nos vêtements trempés. Il est 11h30, le temps de déjeuner. Après négociation avec le gérant et masque sur le museau, nous sommes admis à manger à l’intérieur, une partie de notre pique-nique, nous lui commandons le dessert et le café. Il faut bien qu’il vive et gagne quelque argent.
Ce havre de repos se révéla trop douillet par ce temps humide. Comment continuer vers notre objectif : la cabane au pied du lac de Pouchergues sous une brume tenace ? Point de magnifiques paysages à observer, seulement marcher pour marcher.
Nous pourrions écrire un livre sur l’aménagement de ces vallées et massifs prodigues en eau, ressource oh ! combien précieuse en ces temps de sécheresse. Simplement nous vous encourageons, même par mauvais temps, de parcourir cet itinéraire. La nature y est belle en toute saison et le circuit instructif.
Loudenvielle était village d’arrivée de la 7ème étape du Tour de France. Une certaine animation perdure ce lendemain, et c’est facilement que nous trouvons un café ouvert pour terminer notre randonnée. Il est 17h. Partage de gâteaux et débriefing masques sur le visage. Malgré le temps plus que moyen, nous sommes contents de cette journée conduite par Christine que nous remercions.