Vercors – Dominique

Impressions du Vercors – Domi G.

Dimanche

Initialement prévu en juin 2020, ce séjour était programmé dans le cadre de l’Euro NordicWalk Vercors (rassemblement européen de la marche nordique), annulé et reporté d’abord en septembre 2020 puis en juin 2021 et finalement peut-être du 27 au 29 août prochain. À force de reports et après les nouvelles mesures gouvernementales nous délivrant de contraintes sanitaires et validation du séjour par la FFRP, me voici à la veille du départ. Bouclage valise, sacs et, après une ultime vérification….

Le jour du départ est arrivé, enfin. Tout le petit groupe de 8 personnes est à l’heure au rendez-vous habituel pour le co-voiturage (2 voitures x 4 personnes + 1 remorque). Les règles sanitaires en mesure sont respectées. Nos deux chauffeurs mettent au point l’itinéraire (le plus rapide 525 km de route) et les étapes. Nous voilà partis, la température est clémente en cette fin de printemps.

1er arrêt, sur une aire d’autoroute vers Montpellier, pause-café (voire glace) bienvenue. Il fait beau et chaud. 2ème arrêt, Montélimar, nous arrivons sur une aire parfaitement aménagée, ombragée. Nous nous installons pour le pique-nique, et profitons d’un charmant sous-bois, un peu venteux. Nous avons le loisir d’apercevoir un âne en pâture juste en contrebas d’un petit talus. Après une petite heure, nous reprenons la route. Nous quittons l’autoroute à Valence pour suivre la RN532. Nous voici sur la route du Vercors.

Le paysage se pare de bosses, de collines et nous commençons à arpenter les routes sinueuses avant de plonger dans les gorges de la Bourne sur notre droite. L’air se rafraîchit. Magnifique goulet entre deux parois rocheuses, l’ombre règne en maitresse absolue. Je profite du paysage, yeux écarquillés au maximum. Puis au sortir de cette longue route montante, nous retrouvons le plateau et le soleil. Mais attention, au loin sur notre droite, je vois des nuages s’amonceler. Cela n’augure rien de bon. Nous arrivons à destination au Gîte du Chalet – Autrans (38) avant 17h.

Nous y retrouvons 2 cémécistes qui ont pris un autre chemin. Les « dix » sont réunis. Après avoir déchargé les véhicules et nous être installés sommairement, Muriel nous propose une balade pour nous dégourdir les jambes. Nous faisons une petite boucle autour du village, à travers prairies et bois (entre 6 et 7 km). Le ciel s’est couvert en cours de route, et quelques gouttes égrènent notre parcours. Nous arrivons juste à temps pour nous mettre à l’abri et éviter une pluie continue.

Ce soir en cuisine, Sylvie nous a préparé du chevreuil au cidre (divinement délicieux) et moi-même j’avais préparé un clafoutis limousin à la façon (farine de coco et sucre de fleurs de coco). Fin de soirée au salon en dégustant une tisane (choix divers et varié). 


Lundi

Je reste seule au gîte. Le groupe est parti à 9h pour une randonnée au départ du gîte (17 km je crois et quelques 500 ou 600 m de dénivelé). Cf le compte rendu. Je vais en reconnaissance jusqu’au village d’Autrans situé à 1 km. Autrans est un village du massif du Vercors et dont le territoire fait partie du parc naturel régional du Vercors. Le bourg est situé dans une grande clairière et l’ensemble de ses hameaux forment le val de Méaudre (commune située à 5 km), drainé par un affluent de la Bourne, le Méaudret. Alentour, de nombreuses montagnes de moyenne altitude dont les sommets ne dépassent pas 1800 m (la Sure, le bec d’Orient, le sommet de Plénouze, la Molière).

Autrans doit sa renommée aux Jeux olympiques d’hiver 1968. Les épreuves de ski nordique (ski de fond, biathlon et combiné nordique) y ont eu lieu de même que l’épreuve de saut à ski sur petit tremplin de 70 m (la piste d’élan est entièrement artificielle). Avez-vous deviné que je suis passée au syndicat d’initiative me renseigner sur le village !?!

Boutiques-cadeaux et artisanales… (plusieurs artisans locaux tiennent une boutique, à tour de rôle, pour vendre leurs œuvres telles que bijoux en bois, en verre, vaisselle et tableaux peints sur bois, hêtre, épicéa, frêne, châtaignier, noyer, de même qu’un artisan du cuir propose sa gamme de sacs, portefeuille, porte-monnaie, porte-clés et encore pleins d’autres choses). Une petite boutique de cadeaux souvenirs n’est pas en reste, juste à côté. J’y passerai des heures et des heures…. Je n’oublie pas de repérer une petite boulangerie artisanale qui utilise de la farine locale et a un éventail de pains dits « spéciaux ». Voilà de quoi nous ravitailler en pain frais pendant la semaine.

Dès le retour du groupe des randonneurs, départ pour Muriel et moi vers l’Intermarché de Villard-de-Lans acheter le ravitaillement en frais pour les menus de la semaine. 18h premières gouttes… 18h30 grosse pluie, comme la veille…. Une bonne odeur de cuisine concoctée par Aline ce soir, quiche lorraine et salade verte constituent le plat principal.

 
Mardi

Équipée pour la rando du jour. Départ comme la veille 9h en voiture. Arrivée au parking, près du bois barbu 9h45. Une belle balade à travers bois. Malheureusement, la grosse pluie de la veille au soir et de la nuit a laissé des traces, surtout les engins forestiers, sur nos chemins.

Un groupe s’était équipé en marche nordique, et le second dont je faisais partie, en rando. Nous avons dû dévier plus d’une fois pour trouver des allées plus praticables. Muriel a encore une fois assuré et les deux groupes ont pu se rejoindre à quelques encablures du parking, où nous avons pique-niqué, et après nous être changé avons repris la route vers Villard-de-Lans pour y découvrir la ville et faire quelques premières emplettes.

Nous avons eu le temps de faire du lèche-vitrine, et ce n’est pas peu de le dire, les magasins de sport ont des vitrines assez alléchantes, le défaut du jour, toutes les boutiques n’ouvrent qu’à 15h30… Argh ! Quelques-unes en profitent pour faire du repérage… Nous nous dispersons dans les rues !

Nous nous retrouvons tous pour le repas du soir… toujours dans une bonne ambiance et chacun met la main à la pâte pour aider la cuisinière du jour. 

 
Mercredi

Mes 9 compères et commères sont partis arpenter la montagne. De mon côté, je décide de faire une petite balade prévue autour d’Autrans, à savoir la cascade du Bouchet. Petite promenade du dimanche annoncée facile, je m’équipe du strict minimum. Bonnes chaussures de marche et une bouteille d’eau. En partant du gîte, il faut 1 km pour atteindre le point de départ, puis de là deux choix se proposent à moi pour cette boucle. Sens horaire (beaucoup de route et deux hameaux à traverser) ou antihoraire (passage par les tremplins et juste le hameau du Bouchet à traverser). Une fois n’est pas coutume, j’opte pour la seconde option.

Arrivée au pied des tremplins, je choisis de monter par la route pour aller jusqu’au belvédère des tremplins. Splendide, nous sommes vraiment au cœur d’un couloir et différents hameaux y sont parsemés. Je n’irais pas jusqu’à la table d’orientation. Un panneau et une ficelle interdisent le passage. Troupeau de moutons en pâture et patou ont investi les lieux. Le CMC m’a appris la prudence… Laissons les animaux en tranquillité. Je redescends donc de mon promontoire, et ma douleur au genou se rappelle à moi. Le petit raidillon a été rude à monter, mais plus difficile à la descente. Je décide de continuer un peu vers la cascade et m’arrête au pied de Notre-Dame des Neiges, protectrice du village. Dans une prairie de mille et une fleurs, avec juste un passage en plein centre, je me laisse bercer par la brise légère et les odeurs de toutes ces plantes mellifères. Je ne suis qu’à 15 min de marche de la cascade, mais je décide de rebrousser chemin, ne voulant pas trop solliciter mon genou.

De retour au chalet, je me repose un peu en attendant les « randonneurs » qui rentrent du Bec de l’Orient « crottés » mais heureux car le soleil commence à réapparaître chaleureusement.

 
Jeudi

Journée détente. Nous nous divisons en 2 groupes de 5 pour visiter les alentours. Pour ma part je suis allée au musée de l’Eau à Pont-en-Royans. Après la découverte du musée en autonome, nous avons droit à une séance de dégustation de l’eau. Quelle est la différence entre une eau perlée, une eau minérale gazeuse, une eau pétillante ? Le savez-vous ? Je ne saurai vous le transcrire avec des mots, il faut vraiment goûter pour en découvrir les saveurs subtiles. Dans le bar de dégustation, il n’y avait pas moins de 200 bouteilles d’eau du monde entier exposées sur une collection de plus de 1800 bouteilles. On peut y acheter certaines bouteilles… Ensuite nous avons pique-niqué au bord de la petite rivière, d’où nous pouvions admirer les passerelles et les balcons suspendus au-dessus de la rivière.

De là nous sommes allés à la Chapelle en Vercors, charmant petit village « botanique ». Un petit parcours nous promène à travers le village ponctué de massifs floraux et où toutes les fleurs, plantes et arbres sont répertoriés.  Mais le village a été aussi un haut lieu de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Un mémorial est à voir. Lieu de recueillement à l’endroit même où le 25 juillet 1944 un événement tragique a marqué la vie du village. En juillet 1944, les soldats allemands lancent de violentes offensives contre les maquisards et les habitants du Vercors. Ils demandent au maitre et au curé de collaborer. En représailles face au refus des 2 hommes, les soldats allemands incendient une centaine de maisons. Ils divisent la population en 2 groupes. 1 de jeunes hommes et 1 rassemblant les hommes plus âgés, les femmes et les enfants qui sont enfermés dans l’école. Le soir, ils fusillent 16 jeunes hommes dans la cour de la ferme, qui sera elle aussi incendiée. C’est à cet endroit même qu’un espace muséographique a été créé afin de retracer cet événement. 

 
Vendredi

Je suis restée au gîte. Avec le retour du soleil, je décide de retourner à la cascade du Bouchet. Mieux équipée cette fois, j’ai pris les bâtons de marche nordique, et un petit sac, pour aller faire un pique-nique. Je prends le même départ que mercredi, mais sans le détour par la toute des tremplins…

Je traverse la prairie pour rattraper la route du hameau Le Bouchet. La côte est plus agréable qu’il n’y paraît. Je traverse le hameau, y découvre quelques âmes insolites et après avoir cherché un peu trouve le petit chemin qui mène à la cascade. Un groupe de jeunes écoliers m’a devancée de quelques minutes. Ils sont accompagnés d’un guide qui leur explique le cheminement de l’eau dans tous ses états…. Le cours terminé, ils s’éloignent et s’installent sur l’aire de pique-nique aménagée quelques dizaines de mètres plus loin. Je décide de m’installer au pied de la petite cascade d’où part un petit ruisseau pour me reposer et me restaurer. Quel endroit parfait et merveilleux pour une petite méditation, sous l’ombrage frais et écoutant le son du ruisseau… Je me décide à repartir par le même chemin, non décidément le bitume ne m’attire pas !

En traversant le village d’Autrans, j’en profite pour faire l’emplette de derniers petits souvenirs. Derniers craquages, cette fois promis juré, j’arrête !!! Et juste avant de rentrer, je fais le tour des restos… Pour fêter leur réouverture, ce serait sympa… (Je n’ai pas pris la décision toute seule, notre présidente m’en avait soufflé mot jeudi soir et rappelé avant de partir ce matin).

Après l’arrivée des randonneurs, quelques-uns sont allés faire un tour au marché bio où nous trouvons quelques produits locaux et découvrons le chemin des saisons de Nathalie LE ROUZIC qui se visite librement en été. Elle produit, cueille et transforme toutes ses plantes aromatiques et médicinales en produits cosmétiques, tisanes, pesto, tout BIO. Au fil de la conversation, nous apprenons qu’elle envisage une itinérance dans nos Pyrénées pour cet été. Muriel la renseigne sur plusieurs sites que certains ont parcourus avec le CMC.

Ce soir la cuisine sera vite faite, nous finissons tous les restes… Et nous nous sommes encore régalés. 

 
Samedi

Dernier jour avant le départ… Ce matin, petite marche nordique… Nous faisons le parcours de la cascade en faisant la boucle, la vraie. Au rond-point de départ, nous prenons la direction « le Cornet » par la Via Vercors. Nous passons par le village « Le Truc » puis prenons la direction « le Bouchet ». Nous prenons à gauche le petit chemin qui mène à la cascade. Nous sommes seuls, pas longtemps, quelques randonneurs faisant la Via Vercors, nous rejoignent. Ils nous demandent gentiment de les prendre en photo devant la cascade. Clic-clac, c’est dans la boîte, euh… dans le smartphone !

Pendant ce temps le groupe décide de continuer par une petite grimpette pour voir l’arrière de la cascade… et d’autres personnes arrivent. L’endroit est couru le week-end. Familles, enfants et groupes de marcheurs. Les uns s’installent pour y passer la journée, les marcheurs continuent. Et moi j’attends… je me décide à continuer doucement, ils me rattraperont ça c’est sûr ! Je vais donc jusqu’au bout du village, puis reviens jusqu’à l’embranchement du chemin. Tiens qui je vois là-bas ? Le petit groupe qui revient. Nous allons donc, ensemble finir le parcours. Arrivés à l’embranchement La Brescia, pour passer dans la prairie, les faneurs sont passés avant nous. Tout le flanc de la colline a été fauché. Bonjour le rhume des foins !

Nous longeons la départementale en direction d’Autrans. En passant au pied des tremplins et de l’espace glisse du Claret, nous voyons quelques personnes s’essayer sur le parcours de luges puis nous apercevons quelques silhouettes remonter à l’aide d’un tire-fesse, le long du tremplin. Nous avons pu assister à quelques jolis envols…

Il est temps de rentrer se préparer pour l’après-midi libre (2 voitures et 2 cyclistes). Mais avant rendez-vous au restaurant (brasserie-café Outrelans) où nous sommes accueillis excellemment. Après un kir local (cassis et clairette de Die) nous nous régalons d’un filet de truite en papillote et ses ravioles gratinées… accompagnés d’un vin rouge léger et d’un vin blanc de Savoie. Merci pour leur accueil et la cuisine du jeune chef ! (Un petit génépi proposé qu’aux clients très sympas est bien sûr accepté).

L’après-midi se termine par les derniers achats de certains(es)… dont encore moi… j’ai craqué sur des sandales (pas une mais deux paires, comme quoi… il ne faut « jamais » dire…)

Retour au gîte vers 18h et ce soir c’est Sandra qui nous régale avec un plat de saucisses de Morteaux/pommes de terre.

 
Dimanche

Ça y est ! C’est fini ! On laisse les chauffeurs s’affairer à ranger les bagages dans les coffres et la remorque (au départ à moitié pleine et au retour remplie jusqu’à la ridelle). Nos deux cémécistes repartent et continuent leur route vers d’autres cieux familiaux…

Muriel fait le tour de notre logement avec la propriétaire, tout est en ordre. Nous pouvons repartir. Derniers regards sur tous ces beaux paysages ! Quel enchantement !

Nous ne sommes pas rentrés par l’autoroute des deux mers, nous avons préféré continuer et prendre le chemin des écoliers en traversant de jolis petits villages. Pause déjeuner. La chaleur se fait sentir…. on avait perdu l’habitude. Au plus 24° à Autrans ! Et là on voit la température qui monte, monte… Arrivée sur Colomiers vers … je ne sais plus l’heure, j’ai la tête encore dans le Vercors… Il fait 34°.

Merci Muriel pour tout ton travail d’organisation de ce voyage. On part à l’heure, on arrive à l’heure et tout cela sans anicroche. Merci à tous les cémécistes qui ont participé à ce séjour. Merci Sylvie, Aline, Geneviève, Muriel, Sandra pour vos délicieux plats. Vous êtes d’excellente compagnie, je vous embrasse !