Conférence : Le Réchauffement Climatique
Conférence : Le Réchauffement climatique
En cette soirée du 21 janvier, nous étions conviés grâce à un ami de François et Evelyne à une conférence sur l’évolution du climat. Hélas, la salle paraissait trop grande et les participants trop peu nombreux pour un sujet aussi important. Jouerait-on à l’autruche en préférant regarder d’excellentes niaiseries proposées à la télé ? Ils savent si bien nous endormir.
Notre nouvelle Présidente introduisit notre conférencier : Alain LAGRAVE qui était jusqu’à récemment ingénieur prévisionniste à Météo France. En cette qualité, il nous proposait une réflexion sur l’avenir du climat pour notre planète en général, mais nous connaissant montagnards, il insista sur les changements à venir dans notre terrain de jeu : les Pyrénées.
Avec brio et des documents divers, il nous brossa pendant une heure trente, un tableau à venir du plus beau noir. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir, titre vedette de notre jeunesse chanté par J. Halliday, et pour rester dans l’humour et un tant soit peu équilibrer le propos, Alain LAGRAVE nous a dépeint d’une manière scientifique avec des preuves irréfutables une situation des plus GRAVES si rien, à très court terme, n’est fait.
Impossible de vous raconter par le menu tous les bouleversements à venir, mais je vais prendre une métaphore de circonstance pour éclairer mon propos. Imaginez-vous au départ d’une rando en train de préparer votre sac à dos. Soucieux de ne rien oublier, vous prenez une gourde, des provisions, des vêtements de rechange, les raquettes sans oublier le piolet et les crampons… bref à la fin vous vous retrouvez avec un sac impossible à porter. Eh bien, pour ne choisir qu’un sujet qui nous tient à cœur et que nous pouvons constater au long de nos sorties, il en est de même pour la biodiversité. La nature peut s’accommoder d’une contrainte particulière, mais pas d’une accumulation qui lui devient insupportable, voire mortelle. Ainsi 80 % des insectes ont disparu depuis une vingtaine d’années et les oiseaux suivent de près.
Un espoir cependant, la nature a une capacité de résilience si on la laisse tranquille. L’écosystème marin n’a-t-il pas fini par absorber les marées noires après quelques années ?
Heureusement, la politique du CMC limite la pression anthropique sur la biodiversité par la pratique du co-voiturage, la récupération de nos déchets, le respect de la marche sur les chemins, de la flore… car notre prise de conscience de la fragilité de la montagne est importante.
Les présents n’étaient pas à convaincre. Il faut que l’on en parle autour de nous car il faut avancer sinon gare au retour de bâton. L’inaction face à la perte de la biodiversité, pour ne parler que de ce sujet, coûtera beaucoup plus cher que l’action. Les autruches sortez la tête du sable.
Un grand merci pour notre conférencier, l’idée fructueuse de François et Evelyne et bien sûr à tous les présents qui ne manqueront pas de faire du prosélytisme.
Le réchauffement climatique, mythe ou réalité ?
Un récapitulatif des questions abordées…
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Le réchauffement climatique est enclenché et il est irréversible : nous ne retrouverons jamais le climat de nos grands-parents… Ce n’est pas la planète qui est en danger mais la vie sur Terre.
Sont impactés (liste non exhaustive…) : l’atmosphère et les océans (physique, chimie, dynamique), l’hydrologie, la biodiversité, l’agriculture, la pêche, la santé, le tourisme, les ressources en eau potable, l’équilibre mondial avec les émigrés climatiques (140 millions attendus en 2050 rien qu’à partir de l’Afrique subsaharienne, l’Asie du sud et l’Amérique latine), l’économie, la politique…
Dans un contexte de forte croissance démographique : la population mondiale a été multipliée par 4 en 18 siècles, par 11 en 3 siècles. En 2019 : 7,5 milliards – projection en 2100 : 11 milliards.
Le réchauffement climatique est-il vraiment d’origine anthropique ?
Les climato-sceptiques : en 1989, un an à peine après la création du GIEC, des industriels opposés à toute mesure de réduction des émissions de gaz à effet de serre — en particulier Exxon, Shell, Texaco, General Motors, BP, Daimler-Chrysler ou encore Ford et Esso — se sont regroupés dans une organisation, la Global Climate Coalition (GCC), qui va activement promouvoir l’idée que le réchauffement est exagéré, que la science est trop incertaine pour imposer des contraintes à l’économie, etc. Avec le message : « Le soleil est le principal responsable du changement climatique. Ce n’est ni vous ni le CO2 … »
Le passé climatique de la Terre (Paléoclimatologie)
L’Holocène est la deuxième et dernière époque de la période Quaternaire, et l’un de ses nombreux interglaciaires. Certains scientifiques désignent néanmoins une nouvelle époque géologique succédant à l’holocène : l’Anthropocène (l’âge de l’Homme). Ce terme est de plus en plus utilisé pour caractériser la période géologique actuelle durant laquelle l’être humain est devenue une force capable de modifier sensiblement l’évolution de la planète.
La rotation de la Terre et ses conséquences sur le climat :
Rétroactions
A propos de l’effet de serre, lorsqu’un système en équilibre subit un forçage (une perturbation), il s’agit d’un forçage radiatif. La perturbation initiale peut engendrer des perturbations secondaires que l’on appelle « rétroactions » (feedbacks). Ces rétroactions sont positives lorsqu’elles amplifient la perturbation initiale et négatives lorsqu’elles tendent à ramener le système vers son état d’équilibre.
L’albedo : le pouvoir réfléchissant d’une surface. Ce rapport est compris entre 0 et 1. La modification de l’albedo de la surface terrestre est un exemple de rétroaction positive importante.
De quels facteurs dépend le climat ?
Source principale d’énergie pour la Terre : le soleil.
Les GES
Les GES : les gaz dont les molécules sont au moins triatomiques. Ils sont transparents au rayonnement solaire mais absorbent le rayonnement tellurique. Les principaux constituants de l’atmosphère, l’azote (78 %) et l’oxygène (21 %), ne sont pas des gaz à effet de serre.
Le PRG (pouvoir de réchauffement global) : la puissance radiative que le GES renvoie vers le sol.
Les GES naturels : Sans la présence de vapeur d’eau et de dioxyde de carbone la température de la Terre (15°C) serait de -18°C !
La vapeur d’eau contribue pour près de 60 % à l’effet de serre, elle provient de l’évaporation des océans, de l’évapotranspiration du milieu végétal, de la sublimation de la glace. PRG : ns – Durée de vie : 1 à 2 semaines.
Le dioxyde de carbone a une origine naturelle (lors de la photosynthèse, la végétation rejette de l’oxygène mais aussi du dioxyde de carbone) et anthropique (issu de la combustion des matières carbonées dans les énergies fossiles, de la production de ciment, de la déforestation…) PRG : 1 (référence étalon) – Durée de vie 100 ans.
Le méthane provient de la décomposition des matières organiques dans les décharges d’ordures et les marais, des rizières, de l’élevage (fermentation entérique des ruminants, 20 millions de bovins rien qu’en France…), de l’extraction du charbon et des fuites lors du transport du gaz naturel. PRG : 25 – Durée de vie : 12 ans.
Le protoxyde d’azote résulte des excès d’épandages d’engrais et de certaines industries. PRG : 298 – Durée de vie : 114 ans.
L’ozone troposphérique provient de la réaction photochimique qui se produit entre le rayonnement solaire et la combustion des hydrocarbures. PRG : ns – une durée de vie trop courte (3 jours pour une température de 20°C) mais l’ozone contribue quand même à hauteur de 10 % à l’effet de serre.
Les gaz industriels :
Les CFC (ou leurs substituts actuels)
Le dichlorodifluorométhane – PRG : 10 900 – Durée de vie : 100 ans
Le chlorodifluorométhane – PRG : 1810 – Durée de vie : 12 ans
Le tétrafluorométhane – PRG : 7 390 – Durée de vie : 50 000 ans
L’hexafluorure de soufre – PRG : 22 800 – Durée de vie : 3 200 ans
Etat des lieux…
1. Observations des températures depuis 1900 :
Hausse des températures moyennes mondiales de 0,85°C (+ 1,4°C pour la France).
Accentuation sensible du réchauffement au cours des 3 dernières décennies (et notamment des 5 dernières années).
Augmentation de la fréquence des vagues de chaleur : en 2016, le pôle nord a connu un pic de chaleur (–5°C au lieu de –25°C).
En 2017, 11 pays du sud et de l’est de l’Europe ont connu une canicule torride baptisée « Lucifer » avec des températures excédant 40°C pendant une semaine.
Nouvelle canicule en 2018 dans de nombreux pays en juillet, faisant tomber de nouveaux records : 51.3°C en Algérie, 41.1°C au Japon, 37.6°C à Lille.
A Toulouse : moyenne annuelle (normale sur 30 ans, 1980/2010) : 13,8°C — moyenne de l’année 2018 : 15,1°C soit +1,3°C de plus que la normale. C’est l’année la plus chaude jamais observée depuis le début des relevés à Blagnac (1947).
2. Les océans :
L’élévation du niveau des océans est due à la dilatation thermique, à la fonte des inlandsis (calottes polaires) et à la fonte des glaciers de montagne et des neiges éternelles. Le niveau augmente actuellement de 3,3 mm/an alors qu’il ne s’élevait que de 2,2 mm/an en 1993 et de 1,7 mm/an au début du XX° siècle… Cette hausse devrait encore s’accélérer dans les années à venir et atteindre 30 cm par décennie contre 30 cm par siècle actuellement…
Les océans absorbent (mais jusqu’à quand ?) environ 30 % du CO2 que nous rejetons (pompe physique + pompe biologique via le phytoplancton). Du fait de cette absorption, ils s’acidifient. Le pH est passé de 8,25 à 8,14 entre 1751 et 2004. La teneur en oxygène a baissé de 2 % depuis 1960. Ces 30 dernières années, environ la moitié des coraux ont disparu du fait notamment de l’acidification… Dans le Pacifique, cette disparition atteint 70 % dans les îles Pitcairn et 90 % dans les îles Samoa où de nombreuses colonies coralliennes sont déjà mortes. Rappelons qu’une espèce marine sur quatre vit dans les coraux…
3. La cryosphère :
La banquise (glace de mer) : la surface de la banquise se réduit chaque été. 5 millions de km2 en 2017 contre 7 millions en 1980, elle a même atteint un record de 3,39 millions de km2 en 2012. Pas plus rassurant l’hiver : en mars 2017, la superficie de la banquise n’avait jamais été aussi faible depuis le début des observations satellites en 1979.
Fonte des calottes glaciaires (inlandsis) : la calotte groenlandaise a perdu 215 Gt entre 2005 et 2015, soit 7 fois plus que dans les années 90… Les glaciers reculent de 14 km/an (3 fois plus vite qu’à la fin des années 80). La calotte antarctique a perdu 147 Gt sur la même période, il pleut là où auparavant (années 90) il neigeait…
Fonte des glaciers de montagne : ils ont perdu, sur l’ensemble de la planète, 275 milliards de tonnes chaque année entre 1993 et 2009. Le glacier de Chacaltaya en Colombie (5 395 m), un glacier sur lequel on skiait depuis plus de 60 ans a complètement fondu, et très vite : de près de 80 % ces 20 dernières années. Un glacier vieux de 18 000 ans…
Fonte du permafrost ou pergélisol (sol gelé en permanence) : 90% du Groenland, 80 % de l’Alaska, 50 % du Canada et de la Russie sont couverts par du permafrost. Ces régions de haute latitude sont sous haute surveillance… En effet la fonte du permafrost pourrait libérer des milliards de tonnes de méthane. Il y aurait en Sibérie, 7 000 bulles prêtes à exploser. En Russie, des villes ont été construites sur le permafrost…
Par ailleurs, la fonte du permafrost favorise l’émergence (ou le retour) de nouveaux (ou d’anciens) virus et bactéries. En 2017, la libération d’une bactérie responsable de l’antrax (Bacillus anthracis) a tué 2300 rennes et un enfant de 12 ans.
Fonte du permafrost en montagne : en août 2017, dans le canton des Grisons en Suisse, 3 millions de m3 se sont décrochés causant la mort de huit personnes… Un éboulement a eu lieu en novembre 2018 dans le Massif du Mont Blanc, plusieurs dizaines de milliers de m3 partis depuis le glacier de Taconnaz (vers les 2750 m) ont parcouru 1,9 km, la « voie normale » d’accès au Mont Blanc ne l’est plus…
Quelques caractéristiques actuelles de la chaîne Pyrénéenne :
Altitude moyenne de l’iso 0°C : 2750 m, 3000 m côté espagnol, (1500/1700 m l’hiver)..
Limite inférieure des neiges éternelles : 2900/3000 m.
Limite inférieure de l’étage périglaciaire (gélisol + pergélisol) : 2450 m.
Selon les observations de l’OPCC (Observatoire pyrénéen du changement climatique), durant ces 50 dernières années (1949-2010), la température moyenne a augmenté de +1.2°C (+0.85°C pour la moyenne de la Terre).
Depuis 35 ans, la moitié des glaciers ont disparu. Les précipitations, au cours de ces 50 dernières années ont, quant à elles, diminué a raison de 2,5 % par décennie. Effets déjà perceptibles : stress hydrique sur les forêts, fragilisation des sols…
5. Sécheresses :
Elles font plus de victimes et provoquent plus de déplacements de populations que cyclones, inondations et séismes réunis. L’état de sécheresse n’est pas déclaré de la même façon selon les pays et leur climat. Ces catastrophes, moins spectaculaires, sont moins médiatisées. Depuis les années 70, les superficies touchées par la sécheresse ont doublé… En 2017, 168 pays (dont la France) ont été plus ou moins affectés par la désertification, processus de détérioration des sols qui se répercute sur la production alimentaire. En janvier 2018, l’Argentine et l’Uruguay ont connu une sécheresse sans précédent.
6. Modification du régime des précipitations :
Des moussons plus intenses faisant des centaines de morts et des milliers d’habitants déplacés en Inde, au Népal, au Bangladesh, au Sri Lanka.
Des inondations en Europe : en Angleterre en décembre 2015, en France en 2016, en Ile-de-France et dans l’Aude en 2018 (15 morts, 1 000 km de routes endommagées, 4 ponts, 17 collèges, une facture de 200 millions d’euros…)
7. L’activité cyclonique :
Des cyclones plus intenses, plus souvent de catégorie 5 (Harvey, Irma, José…) avec des millions de dégâts et des centaines de morts. Une extension de l’échelle Saffir-Simpson vers un niveau 6 est à l’étude.
Harvey (cat 5) : 1 320 mm de précipitations en 5 jours (24/08-01/09) du jamais vu dans l’histoire de la météo.
Irma (cat 5) : des vents de 300 km/h pendant 37 heures d’affilées (30/08-12/09) le record depuis l’observation des cyclones par satellites en 1966.
José (cat 4) : 16 jours d’existence, une longévité hors normes (06/09-22/09).
Maria (cat 5) : passé du stade de tempête tropicale au stade de cyclone cat 5 entre le 17 et le 18/09 (+ 110 km/h en seulement 18 heures).
Ophelia (cat 3) : s’est formé à 1 200 km au sud-ouest des Açores et a touché l’Irlande sous forme de tempête extra-tropicale active
8. La biodiversité :
Effets combinés du réchauffement climatique et des pesticides.
En 30 ans le nombre d’insectes a diminué de 80 %… Les oiseaux sont également en déclin, les alouettes des champs ont diminué de 50 % et les perdrix grises de 95 % ! 70 % des oiseaux marins ont disparu en seulement 60 ans ! (réchauffement + surpêche). Pour les mammifères, en France métropolitaine, 33 % des espèces terrestres et 32 % des espèces marines sont désormais menacées (contre respectivement 23 et 25 % en 2009…)
Par contre de nouveaux insectes vecteurs pathogènes sont apparus comme la chenille processionnaire du pin qui progresse de 55 km/décennie vers le nord… Le moustique tigre, le frelon asiatique ou bien encore la fourmi d’Argentine qui forme une super colonie qui va des côtes italiennes aux côtes espagnoles en passant par la France (soit plusieurs centaines de kilomètres) et extermine les espèces déjà en place. Elle a un comportement également destructeur vis-à-vis de la flore et notamment des bourgeons. Elle affecte les orangers, mandariniers et citronniers, puis les figuiers, les cerisiers, les pêchers, les poiriers, et même la vigne.
Le GIEC
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, crée à la demande du G7 en 1988 par l’OMM (organisation mondiale de la météorologie) et le PNUE (programme des Nations Unies pour l’environnement).
Organisé en 3 groupes de travail :
le groupe I étudie les principes physiques du changement climatique.
le groupe II étudie les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique.
le groupe III étudie les moyens d’atténuer (mitigation) le changement climatique.
Il publie des rapports d’évaluation : le premier rapport FAR (First Assessment Report) en 1990. Le sixième AR6 (6th Assessment Report) en 2022 (une première publication partielle a eu lieu en 2018).
Les COP (conferences of the parties)
Ces conférences ont lieu une fois par an et réunissent, en plus de tous les représentants des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les acteurs non-étatiques comme les collectivités territoriales, les ONG ou encore les scientifiques.
La première (COP1) a eu lieu en 1995, elles se tiennent tous les ans depuis. La COP22 a été accueillie par le Maroc (Marrakech) en 2016 faisant suite à celle de Paris (COP21) en 2015. La COP23 s’est tenue à Bonn (Allemagne) en 2017, la COP24 l’année dernière à Katowice (Pologne) et la COP25 devait se dérouler au Brésil cette année…
Ce qui est prévu…
La température en France en 2050 : +0,6°C à 1,3°C d’ici à 2050, le Sud-Est pouvant déjà atteindre +2°C .
Dans les Pyrénées, la hausse devrait atteindre 1 à 2,7°C d’ici 2030, 2 à 4°C d’ici 2050 et peut-être 7,1°C d’ici 2100 (selon le scénario retenu). L’épaisseur moyenne de la neige devrait déjà diminuer de 50 % d’ici 2050. La variabilité climatique va s’accentuer, épisodes de sécheresse et pluies torrentielles de plus en plus intenses sont à prévoir, entraînant une augmentation du risque de glissements de terrains, d’éboulement, d’avalanches et d’inondations.
La biodiversité : 20 à 30 % des espèces vont disparaître d’ici 2050. L’éclosion des bourgeons s’effectuera 10 jours plus tôt et à l’automne la chute des feuilles aura lieu plus tard, d’où une période de « dormance » (pendant laquelle les arbres entrent en repos hivernal) plus courte. Les jours de grand froid seront moins nombreux. Exemple de conséquence : les hêtres pourraient disparaître d’ici 2100, surtout dans les Régions Poitou-Charentes et Centre/Val-de-Loire.
L’acidification des océans devrait augmenter de 170 % d’ici 2100 en raison de la hausse des émissions de CO2 absorbées par l’océan. L’acidité dissout progressivement les coquilles de certains organismes marins, d’où menace pour l’ensemble de l’écosystème, la sécurité alimentaire et la production des produits de la mer.
La cryosphère :
La banquise arctique disparaitra totalement l’été d’ici 20 ans. En 2100 tous les glaciers situés en dessous de 3500 m auront disparu…
Modification de la circulation thermohaline ?
Le Gulf Stream, le courant chaud d’Atlantique Nord qui réchauffe l’Europe disparaît lorsque ses eaux se mélangent avec celles, plus froides et plus salées, de l’Arctique, ce qui augmente leur densité et provoque leur plongée dans les profondeurs. Cette plongée des eaux sous l’effet de la salinité et de la température est le moteur de la circulation thermohaline.
Des solutions ?
tep = tonne équivalent pétrole, unité de mesure de l’énergie correspond à l’énergie calorifique résultant de la combustion d’une tonne de pétrole brut. Un français émet en moyenne 2,2 tep par an, un américain 16,5 tep, un chinois 6,2 tep (2,15 en 1990…), un Quatarien 40,4 tep et un malien 0,04 tep…
Stopper rapidement la hausse des émissions de GES puis les diminuer fortement. Mettre en œuvre des plans climat audacieux en sauvegardant la cohésion sociale. Recycler et lutter contre l’obsolescence programmée. Assurer une transition énergétique vers les ENR. S’adapter et se prémunir du réchauffement climatique. Changer nos modes de vie….
Quid de la géo-ingénierie : des solutions « utopiques » commencent à être étudiées…
Sulfuriser l’air à haute altitude pour bloquer une partie (1%) du rayonnement solaire. Vers 20/25 km d’altitude, entre 30°N et 30°S installer une dizaine de ballons stratosphériques reliés à d’immenses bonbonnes de gaz au sol. Soit 10 millions de tonnes de dioxyde de soufre (carbonate de calcium ?) pour 1 degré de refroidissement. Durée du traitement sur plusieurs décennies.
Alcaliniser les océans pour améliorer la solubilité du CO2 dans l’eau de mer. Déverser dans l’océan des minéraux pour l’enrichir en ions magnésium, sodium ou calcium avec plusieurs milliers de navires pour une dispersion permanente. 1 000 milliards de tonnes d’olivine ou de chaux pour une absorption de 1 000 milliards de CO2. Durée du traitement jusqu’à la fin du XXIe siècle.
Bloquer les glaciers Thwaites et Pine Island dans l’Antarctique avec 4 piliers correspondant à 100 fois la muraille de Chine. 144 milliards de m3 soit 1 400 fois le volume des travaux pour le barrage des Trois Gorges en Chine.
D’après Jean-Marc Jancovici, comment, sur le plan individuel,
diminuer ses émissions de GES tout en faisant des économies :
Très facile à facile : baisser la température l’hiver de 1°C dans les lieux chauffés, utiliser le moins possible la climatisation en voiture, ne pas regarder la publicité pour éviter les tentations d’achat, penser à la manière dont on va se déplacer avant de déménager, manger le moins de viande possible (notamment veau et bœuf), acheter une voiture sans climatisation, une petite voiture, une voiture hybride.
Moyennement difficile à très difficile : ne pas prendre l’avion, ne pas acheter américain, baisser la température au maximum dans son lieu d’habitation, faire du co-voiturage avec ses collègues pour les trajets domicile-travail, isoler thermiquement sa maison du mieux possible, faire ses courses chez les commerçants de proximité et y aller à vélo, ne pas se faire livrer les choses achetées sur internet en 24 h chrono, boire l’eau du robinet, manger des produits de saison, cultivés ou élevés localement, prendre les transports en commun plutôt que sa voiture pour aller au travail, vivre en appartement plutôt qu’en maison, laisser sa voiture au garage et prendre le train pour les déplacements de quelques centaines de km, utiliser des modes de déplacements non motorisés pour ses déplacements de proximité, remplacer sa chaudière au fuel par une chaudière à gaz, acheter le moins possible de produits avec beaucoup d’emballage et des produits manufacturés, ne pas avoir de chien (en zone urbaine), déménager pour moins se déplacer, devenir travailleur à domicile, ne plus avoir de voiture du tout…