Dolmens et fontaines dans le pays de Vaour
Dolmens et fontaines dans le pays de Vaour
Il est des déplacements qui se suffisent à eux-mêmes. Pensez aux « bikers » qui roulent en Harley sur l’Historic Route 66. Ils se fichent de la destination, Chicago (Illinois) ou Santa Monica (Californie), seul le chevauchement de leurs vibrants bolides les intéressent. Il existe des émissions à la télé dédiées à ces singuliers trajets. Je pense « aux trains pas comme les autres ou aux routes de l’impossible ».
Parcours intérieur/Parcours extérieur
L’important ce n’est pas le but, c’est le chemin.
Un pas à l’endroit, un pas à l’envers
Retisser notre rapport avec le bienséant
Ici et maintenant
Ne pas regarder en l’air.
Fenêtre ouverte
Je n’y vois
Que le présent.
D’assez nombreux oiseaux, surtout près des maisons où ils trouvent de la nourriture, cherchent un emplacement pour leur futur nid, chantent pour attire l’âme sœur et délimiter leur territoire. Nous verrons une magnifique couleuvre verte et jaune à peine réveillée et engourdie par le froid.
Le groupe fournit un effort dans la montée menant au hameau de La Peyrière, il est midi, l’heure du repas approche et il est toujours bon d’accomplir le plus pénible l’estomac vide. Pause rapide, un léger crachin breton s’invitant aux agapes. Le café est offert par Domi, Bertrand nous promet des crêpes bretonnes cuites sur son désormais fameux billig.
Il faut que je parle du troisième principe qui fait que nous sommes encore ici sur terre. Pour ceux qui auraient raté les deux premiers, les voici pour mémoire : manger le plus et le plus rapidement possible, mélanger souvent ses gènes. Ici, il s’agit d’être le Chef, le Dominant, celui ou celle qui a quelque chose en plus par rapport au groupe.
Aujourd’hui c’est Christine qui nous dirige sur le parcours et qui d’une voix rouge***, pour bien se faire comprendre et ne pas bafouer son message, donne ses consignes pour traverser et marcher le long des routes.
N’ayant rien à observer, la brume est au ras des arbres, l’intérêt se recentre sur le groupe multiculturel. Une personne est née à Sao Tome, une autre en Guyane quand un troisième se dit batave. Un seul véhicule parfaitement maitrisé, la langue française et c’est vrai que ce qui nous divise est infiniment moins important que ce qui nous unit. Une fois la curiosité des origines passée, les sujets tournent beaucoup autour de la bouffe et… disons de politique. Mais chut ! j’ai promis de ne plus en parler.
Bref, arrêt dans le village de Peyralade. Vraisemblablement, de riches toulousains y ont restauré, avec goût d’anciennes fermes. Petit goûter. Encore deux kilomètres avant Vaour. La brume tombe et commence à mouiller les sacs, le groupe de niveau homogène allonge les foulées pour rejoindre rapidement les voitures.
Bien sûr, aucun débit de boissons dans ce village. Pour la troisième fois nous irons nous désaltérer à Lisle-sur-Tarn. Un groupe d’une trentaine de marcheurs de Pibrac nous précédait. Bertrand, après accord du tôlier qui nous a favorablement répondu d’une voix de rogomme ****, sort ses crêpes, son sucre et son chocolat en poudre. Un régal qui, si besoin était, rend joyeux le groupe qui s’autoremercie et se souhaite un bon retour. Nous convenons tous qu’il faut, comme aujourd’hui, espérer le meilleur tout en se préparant… à marcher !
* Don’t Look Up : film inspiré par le thème de l’actuelle crise climatique dont personne ne se soucie vraiment. À noter : l’inaction de la présidente des États-Unis sous la coupe du puissant créateur d’une grande entreprise technologique (Wikipédia).
** Fenêtre d’Overton : une approche permettant d’identifier les idées définissant le domaine d’acceptabilité (Wikipédia).
*** Voix rouge : pour différencier de la voix blanche qui est une expression pour décrire le fait de parler d’une voix sans timbre, avec une sonorité peu marquée, peu convaincante.
**** Voix de rogomme : voix rauque à cause de l’alcool.
♦ R1 ♦