Le Château de Saint Barthélémy

Le Château de Saint Barthélémy (Ariège)

Déjà reporté depuis le premier semestre, je tiens à faire cette sortie pour conjurer le fatidique « Jamais deux sans trois ». Une étude approfondie de 5 modèles météo confirmée 24 heures avant le départ nous promet la fin d’une pluie fine entre 10 et 11h, avec un petit risque de soleil dans l’après-midi.

Les participants sont prévenus, il pleuvra au départ, le sol sera humide, certains passages seront boueux, et d’autres cumuleront boue et glissade.

Nous sommes six à tenter l’aventure. Les routes sont plutôt désertes ce dimanche matin pluvieux. Le navigateur nous amène à Sabarat où nous prenons la vallée de l’Arize et nous passons dans (où faut-il dire devant ?) la grotte du Mas d’Azil.

Nous démarrons de Durban vers 9h15 par une montée facile jusqu’à Francou. Un coup d’œil au lavoir et la montée devient un peu plus pentue. L’échauffement est terminé, et la pluie également. Les capes de pluie repartent dans les sacs à dos. Nous traversons le village de Montseron et bifurquons à droite au point côté 532 vers Le Pleich. Dans la forêt, seuls les chants des oiseaux embellissent le silence.

Après le village, le sentier domine une pente impressionnante, pourtant la forêt reste dense et nous cache la vallée. Plusieurs arbres sont couchés sur le sentier et nécessitent d’être contournés avec précaution. Je m’assure que tout le monde franchit les obstacles, et lors de mon passage, un arbre me tombe sur la tête, heureusement pas trop fort et un peu de désinfectant suffira pour réparer le bobo.

Nous descendons vers la vallée, traversons une belle prairie, empruntons la D15 pour traverser l’Arize, et en suivant le balisage pénétrons dans une prairie au-dessus de la route. Exactement ce qu’il ne faut pas faire par condition humide. Les multiples sentiers dessinés par les animaux sont étroits, boueux et glissants à flanc d’une forte pente. Heureusement, tout le monde est resté concentré et est passé sans encombre.

Nous sommes accueillis à la ferme Camp Bataillé par un jeune Patou. Il semble un peu craintif et passe derrière nous pendant la montée. Un deuxième patou le rejoint près de la ferme. Une dame nous rassure, ils sont gentils, et oui on peut les caresser ! Je pense qu’il n’en est pas de même des autres que l’on entend aboyer dans les granges. 

La montée soutenue nous a fait dépenser nos dernières calories, et il est temps de se restaurer. À défaut de table et de chaises, nous prenons place sur quelques rochers recouverts d’une belle mousse très humide le long du chemin. 

Nous apercevons un bout de ciel bleu qui s’approche progressivement. Arrivés près de l’Escougnale, nous touchons notre premier rayon de soleil.

Nous continuons le sentier dans la forêt, toujours aussi agréable, mais une petite impatience commence à apparaître pour arriver au château. 

Nous l’apercevons enfin à notre droite, encore un kilomètre et on y sera. La dernière montée, un chemin bordé de murets grossiers et recouverts de mousse est magnifique. Nous regrettons les baraquements au pied du château qui gâchent l’approche.

Les ruines du château sont impressionnantes par leur emprise et leur hauteur. Des créneaux et des meurtrières en bon état subsistent. Pour des raisons évidentes de sécurité, l’accès est interdit. Nous espérons que des moyens pourront être trouvés pour valoriser ce patrimoine qui vaut le détour.

Il est temps de retrouver les voitures, une petite averse nous accompagne pour clôturer cette randonnée dans le même esprit où elle a commencé. Nous sommes bien accueillis au café « Le Bistrot » au Mas d’Azil pour le pot de l’amitié avec un excellent cake à la banane et des cannelés extras !

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