Le col de Carlong, le rocher de Cayral, la roche Ronde et le col d’Ijou

Col de Carlong, Rocher de Cayral, la Roche Ronde et Col d’Ijou

Christine, une accompagnatrice parmi le nombreux panel des guides du CMC, nous proposait le jeudi 7 une boucle d’une dizaine de km au départ du village de Saurat. Douze personnes dont une moitié d’impétrants s’inscrivent, soit 3 voitures, parfait. Rendez-vous est pris pour un départ à huit heures sur la place que vous savez. Saurat (Ariège) est à 126 km de Colomiers.

Dimanche matin, à l’heure H, nous sommes dix (Anne Marie, nous rejoignant sur site, sa maison de campagne est proche). Il manque une nouvelle randonneuse à l’appel. Nous partons quand même. Dans la minute qui suit, Christine reçoit un coup de fil de cette personne. Elle s’impatiente devant la salle de réunion. Erreur de communication ou inattention, dans le doute nous l’attendons et lui proposons de nous suivre avec son véhicule. Dommage pour le bilan carbone, nous nous étions tassés dans deux grosses voitures. Bilan carbone de la sortie : 3 voitures parcourant 252 km chacune et rejetant 200 g de CO2 par km = 151,2 kg.

Parodiant la célèbre phrase que l’on prête à Jean Paul Sartre : « Il ne faut pas désespérer Billancourt » (haut lieu de fabrication des voitures Renault), osons un : « il ne faut pas désespérer les braves Gens. » C’est pourquoi cette narration se fera en empruntant ses grosses lunettes de myope qui nous empêcheront de voir plus loin que le bout de notre nez. Parlons de l’ici et maintenant c’est plus reposant… et ça rime !

Saurat réputée par la seule fabrique européenne de pierres à aiguiser est accueillante. Sur la place, une boulangerie ambulante et un kiosque où l’on propose du café nous invitent à prendre un petit encas avant le départ. Certains succomberont à l’appel.

L’essentiel de la montée se fera sur une piste forestière taillée dans la pente. Plus besoin de calculer des déclivités douces pour les mules, les 4X4 des chasseurs ou les engins de débardages sont bien assez puissants pour avaler ces chemins. Nous peinons car en plus le sol est glissant. Les « nouveaux » s’en tirent très bien. Ils sont jeunes avec déjà une expérience de marcheurs et très sympathiques par surcroit, ce qui ne gâte rien.

Au départ, un panneau avec une feuille blanche attire notre attention, je suis inquiet d’autant que nous entendons le bruit de coup de fusil et des aboiements de chiens. S’agit-il d’une mise en garde au sujet d’une battue aux sangliers en cours ? Heureusement non, ce n’est qu’une information nous indiquant que pour bénéficier du progrès en télécommunications (la 5G), le sommet allait être décoré d’une tour. Certains grincheux s’en offusquent et nous enjoignent de signer une pétition.

Encore le Syndrome de la Reine Rouge. Pour les curieux. *  

Nous allons notre pas et finissons par déboucher au col de Carlong vers midi. Si vous êtes connaisseur du lieu cela peut vous paraître long mais il faut vous dire que nous avons effectué de nombreux arrêts pour ramasser moult cèpes. Le temps chaud et l’humidité ambiante ont favorisé la pousse de ces bolets. Christine pensait que nous déjeunerions sur des crêtes dégagées. Nous parcourons de superbes chemins ancestraux avec une forte végétation qui nous empêche d’admirer la vallée de Rabat les Trois Seigneurs. Enfin à quelques encablures du Mont (1196 m), une petite clairière nous tend les bras, nous ne refusons pas son accueil pour la pause déjeuner bienvenue.

Les plus jeunes, des fourmis plein les jambes, décident d’aller admirer le superbe paysage en grimpant au sommet du Mont.Les deux anciens gardent les sacs et s’octroient une sieste réparatrice.

Nous ne ferons que redescendre, certains endroits de cette boucle ne sont plus balisés mais grâce aux nombreux satellites tournant en orbites au-dessus de nos têtes et indiquant au mètre près le chemin à suivre, Christine et son téléphone seulement 4G nous guident sans problèmes. Alors imaginez la future 5G, elle nous indiquera les coins de champignons au décimètre près !

Arrivés au village, nous n’aurons marché que sur des chemins hormis la route du bourg. Très bon choix de notre accompagnatrice. Tous les participants ont la banane, le temps était de la partie, qu’espérer de mieux sinon que cela dure et que nous nous retrouvions rapidement en groupe aussi sympathique pour explorer d’autres chemins du magnifique piémont pyrénéens en ce début d’automne.

Galère pour trouver un bistrot et partager les gâteaux dont un excellent cake pâtissé par Christine M. Nous échouons sur les allées Villotte à Foix. Retour à Colomiers à 19h30.

* Wikipédia : Cette hypothèse postule que l’environnement d’un groupe concurrentiel d’organismes (ici, il est question de nous, organismes vivants, prédateurs, compétiteurs, ou parasites) se modifierait en permanence, si bien que l’adaptation serait toujours à recommencer, et l’extinction toujours aussi probable.
Elle tire son nom d’un épisode fameux du livre de Lewis Carroll : De l’autre côté du miroir (deuxième volet d’Alice au pays des merveilles) au cours duquel le personnage principal et la Reine Rouge se lancent dans une course effrénée. Alice demande alors : « On arriverait généralement à un autre endroit si on courait très vite pendant longtemps, comme nous venons de le faire. » Et la reine répondit : « Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça ! »

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