Le Tour du Pic de Nérassol

Le Tour du Pic de Nérassol

En remplacement du pic du Ruhle, reporté pour cause de mauvaise météo, je proposais ce dimanche 1er octobre le tour du Pic de Nerassol avec un bonus, pour les plus gourmand(e)s, l’ascension du pic éponyme. Il s’agit d’un emprunt puisé dans le recueil de Georges Veron : 100 randonnées dans les Pyrénées ariégeoises de 1988.

Mais le cheminement proposé est-il toujours pratiqué et d’actualité ?

Après 2 heures de route, départ de la randonnée du village de L’Hospitalet à 8h50. Quatre dames dont l’accompagnatrice et 3 messieurs ont répondu présents malgré un temps incertain.

Nous commençons avec une légère brume jusqu’à un petit pont en pierres. Espérons qu’elle ne durera pas trop longtemps car que serait une sortie en montagne sans l’extase du paysage ! Un simple exercice physique praticable bien plus près de Colomiers.

Sur le sentier, nous retrouvons des vaches avec leurs veaux de l’année. La Saint-Michel est passée, d’habitude c’est à cette date que les troupeaux redescendent, peut-être un coup du réchauffement climatique. Nous prenons des précautions pour les dépasser de peur de provoquer une inquiétude de la mère et sa réaction imprévisible envers les perturbateurs que nous sommes. Elles ont le pied montagnard et seraient vite sur nous, en sus les roches humides sont glissantes, prudence !

Dans ces milieux difficiles, il faut faire attention, un accident est vite arrivé. Pour nous, les vieux, il y a peu de problèmes mais pour les milléniums (donc nés vers l’an 2000), il y a de quoi s’inquiéter. Les portables sont passés par là si bien que les statistiques de l’attention s’effondrent chez ce public. Ils ne tiennent plus que pendant 8 secondes d’attention continue, un taux en dessous du poisson rouge qui tient 9 secondes !

Nous remontons le ruisseau d’Arques, parfois encaissé, parfois large et tout en courbe quand il traverse une tourbière.

Le barrage de la Jasse del Forn se profile devant nous. Le soleil arrive et nous rend joyeux, nous pourrons admirer les sommets alentour. De petits arbres ont déjà les couleurs de l’automne, toutes les saisons ont leurs charmes, la montagne est changeante ce qui nous permet de programmer les mêmes balades sans éprouver un sentiment de lassitude.

Le sentier bien marqué et bien tracé nous emmène doucement à l’étang de Pédoures. Au hasard mais avec une certaine curiosité, nous portons un regard vers les crêtes. C’est alors que nous apercevons une harde d’isards. La chasse est ouverte, qu’ils profitent encore de quelques jours de liberté, heureusement le terrain est difficile pour nous bipède et il n’est pas facile de les pister.

À l’étang de Pédoures, nous rejoignent 3 jeunes randonneurs, sans carte, sans eau et sans repas. Peut-on les appeler randonneurs avec cette inconscience ! Feraient mieux d’adhérer au CMC ou associations homologues pour acquérir le mode d’emploi du marcheur en montagne ! … Après avoir consulté ma carte, ils se décident pour un cheminement en crêtes et hors sentier, et pourquoi pas les yeux bandés ! Jeunesse quand tu nous tiens, la raison disparait. Heureusement ils ne se sont pas perdus, nous les apercevrons plus tard, un grand merci à Saint Jacques le Majeur, notre saint patron.

Il nous reste à atteindre la Porteille du Siscar (2440 m). Le sentier moins marqué, quelque peu plus pentu, traverse la vallée jusqu’à la porteille. En dehors d’une petite fatigue liée à la faim, il n’y a aucune difficulté. En 1988, il n’y avait que des sentes d’animaux et Verdon recommandait de s’orienter plein sud.

Repas au col vers 13h30. Hélas la bruine et une brume redoutée arrivent. Au grand regret de certains, nous abandonnons le bonus… et le groupe descend vers le lac du Siscar. Cette fois, il n’y a pas un vrai chemin et non plus les sentes d’animaux à suivre comme indiqué dans le Veron de 1988.

Bizarre, une cabane de pierre est construite à cheval sur un demi-barrage du lac de Sisca. Le chasseur rencontré plus bas, indique que la construction du barrage a été abandonnée et la cabane construite pour le plaisir des touristes.

Plus bas, la cabane de Vesine ou Besine. Une faute d’orthographe chez Veron ? Cabane accueillante pour une pose et sieste réparatrice. Nous avons le temps…

Voici la Jasse du Forn, encaissée, mais quel beau paysage, il n’y a pas que les sommets qui sont remarquables ! Nous admirons autant la lumière d’automne, orangée-dorée, sur les flancs de la montagne.

Passage au barrage de la jasse, puis le sentier, en s’élargissant, rappelle son premier objectif permettre la construction du barrage. Subsiste des restes de murs, de dallages, un petit pont en pierre…

Il n’y a pas que le minéral, le végétal rivalise aussi de magnificence avec, par exemple ces deux magnifiques bouleaux dont l’écorce d’un blanc pur rehausse le feuillage jaune, lumineux. Une belle image de la nature que je garderai en tête, mais pas sur l’écran ayant laissé mon appareil pour ne pas m’alourdir.

La descente et le retour au point de départ semblent interminables. Nous traversons la N20 en passant sous le pont qui enjambe l’Ariège. En 1988, Verdon proposait de traverser la N20, ce qui est devenu impossible de nos jours en raison du trafic vers l’Andorre.

Une belle journée sous le signe de l’amitié que nous clôturons en partageant la récompense du goûter au café à l’Hospitalet.