La Cascade de Cubserviès

La Cascade de Cubserviès

Météo au « beau fixe » promise pour ce long week-end d’Ascension… Super… Le jeudi, nous sommes 10 inscrits pour un départ à 7h… Un pré-ancien se languissant dans son « plat pays » du Frontonnais se joint à nous… Bilan, nous sommes 11 avec 5 animateurs… Le grand luxe… La jeunesse, en la personne de Chaïnez, améliore la pyramide des âges.

D’entrée, le moral en prend un coup, sur l’autoroute, une « entrée maritime » voile complètement le soleil. La température baisse comme notre enthousiasme… mais nous persévérons.

Une légère fraîcheur (11°C) nous accueille sur le parking aménagé en aval de ROQUEFÈRE qui ne peut plus recevoir le nombre grandissant de visiteurs et autres randonneurs. Le début, pour qui ne connaît pas, est un peu… difficile à trouver. Plein d’options s’offrent à nous. Mais la vigilance de nos chers-ères encadrants-antes nous mène immédiatement sur le bon sentier qui se cache derrière un vieux mur et quelques genêts en fleurs.

Le ton est donné d’entrée : ça monte dans du caillou… et sinue dans une végétation bien méditerranéenne : buissons épineux, chênes verts. La grimpette se fait par étape, entre vire et « coup de collier », nous atteignons l’embranchement du hameau de SAINT JULIEN… Nous sortons enfin du bois pour admirer un panorama à 360°. Les PYRÉNÉES, des ALBÈRES au PIC DU MIDI de BIGORRE que l’on devine dans une brume naissante.
Pas un nuage, nous nous arrêtons une nouvelle fois sur un amas de rochers dominé par les restes d’un dolmen qui a perdu son « toit »… Tout autour de nous la forêt, ou plutôt les clairières qui la parsèment, se teintent d’or… Les gênets sont en forme… Nous regagnons une piste qui nous mène à CUBSERVIÈS où chacun décide d’aller « où bon lui semble » pour admirer la cascade tant décrite…
La lecture du texte du topo nous rafraîchit la mémoire et nous permet de gagner une petite terrasse spécialement aménagée où la vue sur la cascade et ses 60 mètres de haut en scotche plus d’un… Une petite ombre au tableau. Depuis la dernière fois où nous étions venus, la crête en face de nous a été équipée d’éoliennes et cela ne semble pas du goût des gens du village. Un panneau raconte la lutte « contre ces moulins à vent » presque au jour le jour.

Nous trouvons en amont de la chute un havre de fraîcheur car la température n’a pas attendu l’après-midi pour grimper. Certains profitent des aménagements, d’autres trempent leurs pieds dans une eau jugée « très fraîche »… Mais au bout d’une heure, il faut se décider : la côte que l’on voit de l’autre côté du torrent… il va falloir « se la faire »… Au vu de la démarche des randonneurs qui nous précèdent, cela ne semble pas du gâteau, surtout l’estomac plein.

Sûr qu’elle était « bonne » cette montée, mais heureusement pour tout le monde, elle s’avère assez courte et nous offre quelques « abribus » végétaux à l’ombre réconfortante… Nous avons atteint un des deux point hauts de la balade (780 m). Un des animateurs « je crois que pour les montées c’est terminé »… Que nenni, mais nous verrons plus loin.. 

La suite est une longue descente dans sur un sentier ombragé qui nous fait découvrir au travers de ses taillis les restes de la longue vie de labeur des habitants de ces contrées montagneuses… Certes, ce n’est pas les PYRÉNÉES, mais la déclivité est la même, les cailloux sont les mêmes, le climat n’a rien à lui envier certains jours. Nous traversons deux anciens hameaux en ruine qui dominent des terrasses aux murs superbement construits qui résistent encore et toujours à la végétation et au temps.

Nous débouchons enfin sur une route où il faut bien choisir : à droite ou à gauche… La droite semble plus accueillante car en descend et semble rejoindre le village de ROQUEFÈRE que l’on aperçoit tout en bas… Il faut se rendre à l’évidence, il « faut remonter » dans ce village au nom imprononçable : LABASTIDE-ESPARBAIREINQUE… Pas évident de le dire d’un seul coup… alors en occitan où on prononce toutes les lettres… A vous !!! La montée au travers du village, nous fait passer « par » l’église. Pourquoi « par », simplement la température a sérieusement pris de l’altitude et un petit havre de fraîcheur est le bienvenu…. Nous nous arrêtons plus loin près d’une fontaine-lavoir où nous trempons nos chapeaux… et reprenons quelques forces.

Nous repartons toujours en montant. Un sentier nous tend les bras et nous permet d’atteindre le point culminant de cette deuxième partie de la balade. Le reste n’est qu’une longue descente dans une vallée sauvage où aucun signe d’occupation humaine n’apparaît, si ce n’est un vieux câble d’une ancienne tyrolienne d’une petite mine de fer. Ici aussi, les murs aux pierres alignées minutieusement bordent les terrasses à l’abandon.