Réveillon dans le Cantal
Séjour & Réveillon dans le Cantal
Du 30 décembre 2021 au 2 janvier 2022
Jeudi 30 décembre
Prévu l’an dernier, mais annulé pour cause de virus, nous voici enfin arrivés aux portes de notre réveillon cantalien. Notre départ, le jeudi 30 décembre 2021 à 8h00, est plus dispersé qu’habituellement ; 7 cémécistes, qui se retrouveront à côté d’Aurillac.
Guy et Sandra prendront leur voisine Dominique, Sylvie ira chercher Véronique et Anne. Les voitures sont équipées des fameux équipements obligatoires ! Le trajet via Albi, Rodez, la vallée du Lot jusqu’à Entraygues sur Truyère se fera au gré des envies de chacun avec une pause petit-déjeuner à Onet le Château pour les unes et Estaing pour les autres. Ensuite à l’assaut de la D920 direction Arpajon sur Cère, limitrophe d’Aurillac, pour une arrivée à Polminhac. L’arrivée se fait de façon dispersée, Muriel déjà en Auvergne depuis quelques jours et le coffre rempli de paires de raquettes attend sur le parking près de la gare, puis arrivent Guy et ses passagères. À midi, nos dernières voyageuses arrivent après avoir visité la vallée de la Cère, transformée en marécage. Notre pique-nique dans un joli jardin au calme sous le soleil permet à tout le monde de se remettre de la fatigue de la route.
Chaussures aux pieds, les raquettes restent dans le coffre pour l’instant, nous voilà partis tous les sept pour la ronde des châteaux et ses 12 km. Randonnée bien balisée et facile à suivre, enfin au moins sur les premiers chemins. Car très vite nous changeons de catégorie de randonnée ! D’humide, le chemin se transforme en lac ! Sur plusieurs centaines de mètres ! Et ce fut un délice d’équilibres, d’enjambements, de détours par des champs, d’évitement de fils barbelés ! Nous nous entraînions pour les prochains jeux olympiques de la randonnée ! Mais preuve de la dextérité de tous les membres du CMC, pas de chute ! Juste un genou posé dans l’herbe détrempée au passage sous les fils barbelés ! Un exploit !
Heureusement le chemin dans la vallée se termine et nous commençons notre grimpette sur les coteaux espérant laisser l’eau dans la vallée. Nous traversons les hameaux avec des fermes typiques, toutes en pierre, une autre faisant gîte a aménagé un plan d’eau et une pisciculture. Nous continuons notre grimpette un peu soutenue, mais doucement tout le monde arrive au sommet et au hameau de Vixouze. Nous découvrons le château du même nom grâce à l’hiver et aux arbres ayant perdu leurs feuilles, sinon nous n’en aurions rien vu ! Une salle à la location dans une ancienne grange s’appelle le pavillon du Roy ! Nous ne verrons pas la cour médiévale de ce domaine classé aux Monuments historiques dont les premières fondations remontent à l’an 980. Nous continuons notre cheminement dans les bois sur ce plateau avant d’attaquer la descente et de retrouver… l’eau et la boue ! il y avait longtemps !!! Mais nos fidèles équilibristes ont vaincu cet obstacle du bout de la chaussure !
En revenant dans la vallée, nous découvrons le château de Clavières, magnifique bâtisse blanche de 1857. Puis après avoir traversé la Cère, se dévoile face à nous le magnifique château de Pesteils qui domine le village de son promontoire rocheux. Château médiéval avec son donjon de 40 m qui date de la fin du Moyen âge, XIVe et XVe siècles ; il a été agrandi au XVIIe siècle et son aménagement actuel date du XIXe siècle.
Mais une fois nos chaussures nettoyées, nous reprenons les voitures en convoi pour les 5 petits kilomètres qui nous séparent de Vic-sur-Cère où nous attend notre Family Hôtel qui sera notre lieu de résidence pour ce séjour.
Nous avons craint la neige, mais pas un flocon en vue. Depuis 15 jours la pluie a tout fait fondre. Sportifs, nous sommes tous installés au 3ème étage de l’hôtel avec les chambres donnant sur le parc de l’hôtel. Heureusement, il y a un ascenseur qui relie le 3ème étage au niveau jardin et piscine intérieure avec jacuzzi dont certains profiteront bien.
Installation dans des chambres confortables avec de belles salles de bain équipées de grandes douches à l’italienne, puis découverte de l’hôtel avec ses 2 grands salons dans lesquels nous trouvons des petits coins avec de vieux fauteuils ou des canapés plus modernes, une grande salle-à-manger très lumineuse où se retrouvent des familles ou des petits groupes et une cuisine familiale et généreuse qui portera attention à nos différentes allergies. Petite soirée à bavarder autour d’une infusion avant d’aller dormir.
Vendredi 31 décembre
Après une nuit au calme, le buffet du petit-déjeuner bien garni nous permettra de reprendre des forces pour aller au pays de la vache Salers.
Une petite heure de route à travers les montagnes cantaliennes nous amène jusqu’à la Maison de la Salers. En cette période hivernale, très peu de musées, pourtant nombreux et variés dans le secteur, sont ouverts. Un petit jardin botanique nous conduit du parking (vide) à une ancienne ferme. Là, un circuit de visite avec différents panneaux, vidéo interactive, et film nous présente la vache Salers, sa vie, son élevage et sa présence dans le monde entier en raison de sa rusticité et de sa facilité d’élevage. C’est la vache la plus maternelle et protectrice de son petit, elle ne donnera son lait que si c’est son veau qui la tète. Puis à l’étage une dégustation de produits locaux nous attend avec la petite boutique à laquelle nous faisons honneur. Les petits auront des cadeaux originaux et rares, décorés avec de jolies vaches rouges. Certaines ont même craqué pour de magnifiques parapluies gris avec les pâturages cantaliens et de jolies vaches. Il faut savoir qu’Aurillac est la capitale du parapluie depuis 1844, n’en déplaise aux partisans de Cherbourg (le film date de 1964). La dégustation nous a permis de découvrir les spécialités à base de viande salers, façon séchée comme un magret ou un pâté, et le fromage salers tradition qui n’est produit qu’à partir du lait de vaches de race salers en pâtures, soit de mai à octobre. Les autres fromages salers sont fabriqués sur la zone d’appellation protégée de Salers, mais avec des vaches d’autres races.
Après cette mise en appétit, nous prenons notre pique-nique dans le petit jardin jouxtant le parking avant de nous rendre dans le village médiéval, classé parmi les plus beaux villages de France. Du Moyen Âge à la Renaissance, en passant par les invasions des Anglais et des brigands pendant la guerre de Cent Ans, le village s’est fortifié pour protéger maisons à tourelles, beffroi, ville marchande puis ville de nobles. Chaque ruelle renferme de vieilles demeures toutes en parfait état de conservation, dans lesquelles de nombreux artisans se sont établis, du tourneur de corne aux potiers en passant par les jouets en bois. La maison des Templiers et son musée de la Pharmacie tout comme la maison du commandeur et son musée de l’Histoire de Salers et ses traditions sont malheureusement fermés.
Une petite halte dans quelques boutiques, dont le boucher chez qui nous prenons les 2 dernières plaques de viande salers séchée, puis une boutique multi activités où nous dénichons de la saucisse de salers qui se mange très sèche. Nous reprenons les voitures jusqu’à la coopérative laitière où nous faisons une razzia de fromages dont le fameux salers tradition qui ne se trouve qu’ici, vue la faible production.
Guy avait vu une information sur une chapelle troglodyte dans les environs, et nous empruntons donc les petites routes de montagne cantaliennes qui n’ont rien à envier à certaines de nos routes pyrénéennes ! Nous découvrons la chapelle monolithe Saint Michel de Fontanges. Une statue de la Vierge est érigée en 1876 sur le rocher où sera creusée la chapelle, inaugurée en 1901. Fermée l’hiver, ce n’est qu’à travers la grille en fer forgé que nous apercevons la chapelle creusée sur 7 à 8 mètres de haut. Après avoir monté les marches contournant le rocher pour voir le paysage au pied de la Vierge, nous décidons de descendre jusqu’au village où nous découvrons une magnifique église, avec à l’entrée l’inscription en langue romane, traduite ainsi « l’an 1468 et le 6 juin (cette église) fut commencée par P. Vinya (Lavigne) ». De l’église romane subsiste le clocher, tour massive, carrée à la base et octogonale au sommet. Puis retour aux voitures pour regagner notre hôtel en passant par les embouteillages du soir du réveillon d’Aurillac.
Après avoir troqué doudounes, gants et bonnets pour quelques paillettes, nous nous sommes retrouvés pour un petit apéritif avant le repas de réveillon un peu triste car en cette période contrainte impossible de mettre de la musique ni de danser bien évidemment.
Nous nous regroupons dans la chambre de Dominique qui a une grande fenêtre, pour siroter une infusion avant d’être aux premières loges pour voir le feu d’artifice tiré dans le parc de l’hôtel. Ceux qui étaient allés faire un petit tour digestif l’ont vu du jardin. L’ambiance animée de certains de nos autres réveillons n’était pas là, mais nous étions ensemble ce qui était déjà mieux que l’an dernier
Samedi 1er janvier
Le 1er janvier nous avions espéré pouvoir sortir nos raquettes, mais renseignements pris auprès de notre hôtelier accompagnateur en montagne, même les pistes de raquettes de la station de ski de Super Lioran sont impraticables, mélange de neige et de boue. Nous décidons donc de faire une visite historique de la ville de Vic-Sur-Cère où nous nous trouvons et au passé architectural imposant.
Dès le Moyen Âge, le château de Vic est rattaché au vicomte de Carlat et devient le siège de la Cour supérieure de justice du Carladez par édit du roi Charles VI. De ce passé judiciaire, une grande tradition de justice et de notaires se poursuit que l’on découvre au gré des maisons. Louis XIII fait en 1643 le « Comté de Carladès » qu’il donne au Prince de Monaco.
Les eaux minérales de Vic, renommées sous l’occupation romaine, sont redécouvertes en 1602 et la ville se développe. Au XIXe siècle, essor du thermalisme jusqu’après la Première Guerre mondiale.
Après être revenus manger à l’hôtel, nous partons en 2 groupes pour une petite et une grande randonnées autour de Vic. Chacun à sa vitesse, nous partons à travers Vic pour rejoindre la cascade de la Conche et le Castel Viel avec vue sur le village. Le groupe de 4 mené par Guy prend la direction de la Croix de Maisonne qui domine toute la vallée. Le petit groupe de 3 avec Muriel se contentera de la chapelle du Calvaire, puis redescendra dans le village d’où elles verront leurs amis à la Croix. Ensuite elles continueront la promenade le long de la Cère sur un parc aménagé pour la promenade bucolique.
Dimanche 2 janvier
Le dimanche matin déjà l’heure de faire les bagages pour le retour. Chaque voiture va selon l’envie de ses occupants, s’arrêtant au gré des photos. Dominique a rejoint Muriel et le chargement des raquettes qui se sont bien promenées ! Sur la route avant la descente sur Entraygues, une vue époustouflante sur la vallée du Lot ennuagée mérite une photo.
Nous nous retrouvons au village d’Estaing pour boire un café et découvrir le village. Et de ruelle en ruelle, nous nous émerveillons devant une exposition à ciel ouvert de crèches et autres expositions originales faites à partir de matériaux de récupération. Il y a mille détails à découvrir et notre promenade dure beaucoup plus longtemps que prévu. Petite discussion avec l’auteur de ces compositions.
Nous continuons la découverte du village en montant jusqu’au château dont nous ne verrons que la porte et la jolie église perchée en haut de ses escaliers. L’heure n’est plus au café, nous décidons donc de poursuivre la route jusqu’à Espalion où nous pique-niquons sur le quai de l’ancienne gare (ça rappellera des souvenirs à certains membres du club ! Il n’y avait pas de pluie !!!). Guy et Sandra prennent la route pour rentrer, les filles partent à la découverte de la voie verte tracée sur l’ancienne voie ferrée. 2 viaducs et 2 tunnels seront notre objectif pour cette petite promenade.
Nous rentrons tranquillement sur Colomiers en fin d’après-midi avant les gros bouchons de fin de vacances. Nous avons passé un très bon réveillon, certes moins animé que certaines années, mais qui nous a fait beaucoup de bien. Découvertes de paysages magnifiques, nous reviendrons un jour dans le Cantal.