Le Lac de Caillaouas

Le Lac de Caillaouas

Six valeureux randonneurs du Club Montagne de Colomiers s’étaient donné rendez-vous dimanche matin non pas après la grasse matinée dominicale mais à… 6h30 !

La météo prévoyait une avalanche de ciel bleu mais une température frisquette en montagne heureusement sans vent annoncé non plus. Ceci expliquant cela. 

Dès Colomiers, le chauffage est opérationnel dans les habitacles des deux véhicules, ceci à la demande des randonneurs et randonneuses tout juste sortis de dessous leur couette à une heure indue ! Après 2 heures de routes nocturnes, le soleil éclaire enfin la vallée d’Aure puis la vallée du Louron. Loudenvielle gros bourg touristique au cœur de la vallée est encore endormi à l’exception probable des chasseurs dont croisons les véhicules.

Les sommets du Luchonnais avoisinant voire dépassant les 3000 sont poudrés de blanc tout comme les fonds de vallées sont givrés. BRRR !!! Et oui nous attaquons les frimas de l’automne. Après les noir et blanc du petit matin suivra la palette infinie des couleurs automnales… une véritable explosion de jaunes, roux, rouges, mauves, ors etc. qui prendront toute leur intensité en milieu de journée.

Pour l’heure, il est temps de lutter contre le froid puisque la température tourne autour de zéro, en enfilant, polaires, gants, bonnets au pied de l’usine hydroélectrique du Pont de Prat. Vous me direz mais que diable alliez-vous faire dans cette (…), un site industriel du XIXe siècle ? 

Ce complexe énergétique toujours en activité permet d’accéder à des lacs perchés à plus de 2000 m d’altitude par des sentiers créés de toute pièce dans des conditions infernales – vous l’imaginez – à travers des versants abrupts, des gorges vertigineuses. Depuis Pont de Prat, petit village créé de toute pièce par la société hydroélectrique, les ouvriers accèdent à ces sites grâce à une succession de deux téléphériques privés via le refuge de la Soula à 1600 mètres d’altitude. 

Nul n’est besoin de vous décrire l’itinéraire, que vous retrouvez dans le topo de la FFRP des Hautes-Pyrénées. Il suffit de retenir que le point bas est à 1240 m, le point haut à 2190 m pour un dénivelé de 950 m bien sûr (on ne fait que monter à l’aller et que descendre au retour). 

Son parcours de 18 km A/R se découpe grosso modo en 3 parties distinctes et de distances presque égales :

L’ascension d’une forêt de sapins par de longs lacets fastidieux, heureusement agrémentée de panneaux pédagogiques sur le patrimoine industriel et naturel des lieux 

La traversée presque sans dénivelé le long des gorges de la Clarabide : vertigineuse et spectaculaire, sans risque elle demande toutefois un peu d’attention…

Depuis le refuge de la Soula, la grimpette jusqu’au lac de Caillaouas par un vieux sentier dallé et aux soubassements empierrés relativement bien conservés : entre ses nombreux lacets qui serpentent à l’infini jusqu’au sommet, quelques plaques de verglas pimentent la marche à cette saison. 

Ce dernier sentier traverse, champs de myrtilles, de rhododendrons, de bruyères, etc. Il ne s’agit ici nullement d’estives car l’endroit n’est hospitalier que pour les isards. Ce paysage sauvage contraste fortement avec les installations hydroélectriques anachroniques dans un site si inaccessible.

Il faut surtout retenir de cette randonnée dans ces cirques de haute montagne du fait de la proximité des hauts sommets (le Schrader ou grand Batchimale par exemple dépasse les 3000 m… mais il n’est pas le seul) : 

Une marche quasiment toujours à l’ombre de ces géants mais chaque pause a pu néanmoins se faire en plein soleil donc petites siestes possibles notamment près du lac, du col et du refuge ! 

Une légère déception en arrivant au lac dont le niveau d’eau très bas en cette fin de saison laissait une impression un peu triste, heureusement compensée par la bonne humeur, les blagounettes et bavardages de cette équipe de bons vivants, de surcroît bonne pâtissiers ! 

L’animateur a eu la joie de découvrir de nouvelles têtes et de constater que le cru 2021 des nouveaux adhérents s’annonce prometteur tant dans l’esprit que dans les capacités physiques. 

C’est donc avec plaisir que nous avons dégusté ensemble le bonheur de marcher ensemble sur les sentiers de montagne sous un ciel uniformément bleu, une température clémente (en milieu de journée seulement). 

Le pique-nique a été englouti entre 12h30 et 13h puis suivi d’une séance de prise de vue depuis le ciel grâce au drone apporté par un de nos jeunes randonneurs-ses. Je vous laisse profiter de ses superbes images qui renouvellent un peu les habitudes de notre club.

La descente s’est ensuite faite sans se presser pour prolonger au maximum ces bons moments. Là est peut-être l’essentiel, non ? Partis à 9h15 le matin, nous avons rejoint les voitures vers 17h30. Une belle et longue journée quand même !

Le pot de l’amitié et les comptes faisant les bons amis, nous avons trinqué à Loudenvielle au Café de Chez Rogé (ici bien orthographié), une institution de 104 ans sans un seul jour de fermeture ! Une adresse à retenir, car le lieu est sympathique et l’accueil y est très chaleureux.

Mais tout ayant une fin, il a bien fallu bien retourner à notre métropole occitane et reprendre le travail lundi pour mieux apprécier la prochaine sortie…

♦ HR ♦