Pic de la Quère
Pic de la Quère
Quel est le secret d’une randonnée réussie ? C’est peut-être un mystère mais la réponse pourrait bien être : l’esprit d’équipe ?
Cette randonnée proposée par une animatrice, encadrée par un animateur et accompagnée par deux autres n’a – a priori – sur le papier (ou plutôt sur la carte) rien de spectaculaire pour attirer les foules… dénivelé modeste (400 m entre le point bas et le point haut), distance convenable (12 km c’est ni trop ni trop peu), paysage et centres d’intérêt méconnus, prévision météo médiocre et pourtant… douze randonneurs de Colomiers s’étaient donné rendez-vous pour mettre un pied devant l’autre et recommencer… dans ces montagnes du Couserans qui le leur rendront bien !
Partis à 9h15 du village d’Alos, qui domine (situation originale) son château, les maisons aux toits d’ardoises s’y regroupent autour de l’église au clocher-mur.
Les mollets râlent un peu car le sentier s’élève sèchement (comme c’est de coutume en Ariège) sans lacet ni fioriture dans le bois de Plantach. Le printemps est timide et le couvert végétal est encore absent. Pas grave le soleil aussi est timide, la température fraiche et il n’est pas besoin de se mettre à l’ombre.
Le groupe de marcheurs s’avère homogène et rassemble des habitués qui connaissent bien le rythme des autres. Les pauses sont régulières sans vraiment besoin de se concerter, complicité et bienveillance semblent régler la marche en bonne harmonie. Les papotages vont bon train aussi.
Le col de l’Artigue est atteint rapidement par une douce descente sur un chemin herbeux. Puis nous découvrons un troisième milieu : des prairies ouvertes par de récents écobuages. Au cours de cette traversée dont le chemin suit la courbe de niveau, les yeux y sont aimantés vers le sud par l’incroyable panorama qui se déroule d’est en ouest au fur et à mesure de notre avancée : la chaîne pyrénéenne ou plutôt sa partie ariégeoise se déroule en un long travelling digne des rocheuses canadiennes. Les sommets blancs se confondent en partie avec le ciel d’abord voilé puis gris.
Nous nous déroutons de notre itinéraire de quelques pas pour interpréter le paysage depuis la table d’orientation du Tuc de la Perdrix. Le chemin serpente quelque peu en descendant vers le col Catchaudégué où deux surprises nous attendent…. tout d’abord la bonne : surprise : des tables de pique-nique pour déjeuner confortablement pour nos vieux os, puis la mauvaise surprise : l’arrivée de la pluie qui écourte le repas et annule la sieste non avouée mais espérée par certains.
Qu’importe ! La bonne humeur est de rigueur, les capuches sont sorties avant d’emprunter une longue piste forestière (nouveau changement de milieu) de contourner la belle ferme du Plagnol puis de bifurquer malgré un balisage un peu flou vers la descente à nouveau en forêt les pieds dans un lit de feuilles douillet. L’averse n’aura été heureusement ni forte ni longue.
Quelques lacets plus tard, nous atteignons les hameaux nichés en fond de vallée dans leur écrin pastoral où les habitants et résidents secondaires semblent mettre un point d’honneur à entretenir leurs vieilles maisons, fleurir leur jardin, canaliser l’eau… le Couserans est décidément très bucolique. On dit que les vaches locales de race Casta ont la robe couleur châtaigne et la langue violette… on se croirait presque au pays du chocolat Milka ?
Reste un petit kilomètre à parcourir sur une voie communale pour rejoindre le parking et ses tables de pique-nique, idéales pour nos étirements après l’effort musculaire.
Pot de l’amitié indispensable au café-PMU de Saint-Girons où nous sommes très bien accueillis, où les bons comptes font les bons amis mais surtout où la rigolade rappelle que c’est encore l’esprit d’équipe qui a fait le bonheur et le succès de cette belle randonnée.