Refuge de Ruhle – Samedi 24 juin 2023 – R2
Arrivés avec un peu de retard (1/4 d’h) au point de départ de la randonnée pour laisser passer les très nombreux cyclistes de la course « l’Ariégoise » à Tarascon-sur-Ariège… nous vérifions le contenu de nos sacs à dos pour 2 jours de marche et nous nous élançons depuis le parking au bord du barrage de Laparan (1500 m d’altitude). Bonne surprise rassurante : il est presque à son niveau optimal !
La pente est soutenue mais ce versant est encore à l’ombre ; de plus il est boisé et rafraîchi par le torrent du Rieutort dont les prairies fleuries d’une profusion de rhododendrons épanouis de quelques rares lis martagon et autres fleurs d’altitude, du coup cette portion raide du chemin passe vraiment facilement.
Puis le vallon du Rieutort, dominé par la crête des isards, s’ouvre à nous avec en ligne de mire les hauts sommets de la frontière pyrénéenne. Au fond du vallon, le torrent serpente et porte bien son nom. Une halte à la cabane des bergers nous offre un moment pour se désaltérer et nous restaurer pour mieux affronter les dénivelés à venir sous un ciel uniformément bleu.
C’est ainsi que nous abordons le 1er lac de cette randonnée, le lac de Ruille dont le GR transfrontalier passe à proximité. Nouvelle pause car nous dégustons tous les instants puisque nous avons toute la journée devant nous pour profiter des estives, des paysages et du spectacle des sauts de truites dans l’étang. Mais aussi pour déballer notre pique-nique.
Le sac allégé mais alourdis du côté de l’estomac il nous reste à faire le plus gros effort pour atteindre le col de Rieutort dont la pente est impressionnante mais pas si difficile que cela en fin de compte ! Les plus aguerris sont arrivés en avance et notre plus jeune randonneuse fait décoller son drone pour prendre de superbes photos aériennes.
Nous sommes en début d’après-midi, après avoir admiré le paysage panoramique, nous décidons de nous engager sur le sentier d’une vingtaine de minutes vers le refuge. Il nous apparaît bien vite sur ce replat herbeux où serpentent quelques ruisseaux indécis avant de plonger vers le fond de la vallée. Le refuge construit en 1991 est admirablement situé sur un belvédère orienté plein sud au pied des sommets séparant la France de l’Andorre. Les étangs parsèment la montagne de taches bleu vert très variées.
L’accueil y est simple et chaleureux et nous prenons possession de nos dortoirs genrés. Après les douches que nous préférons prendre froides mais rapides (!) pour ne pas attendre l’eau chaude de 17h et surtout nous rafraîchir après la chaleur de la montée, l’après-midi devient contemplative sur la terrasse devant le vaste panorama, ludique avec un jeu de cartes, réhydratante avec des bières et autres boissons rafraîchissantes. Le refuge est, de façon inattendue, très fréquenté par des familles avec de très jeunes enfants… la relève est là, bravo ! Tout ce petit monde batifole avec les sources et les ruisseaux irriguant les environs du refuge. Un grand nombre de randonneurs ou de pêcheurs (voir compte rendu du jour 2) bivouaquent aussi autour du refuge. Ceux ayant le sommeil léger ont probablement fait le bon choix !
À 19h le dîner classique mais goûteux d’un refuge est servi (soupe, sauté de porc, fromage et dessert) après quoi nous allons profiter encore un peu de la terrasse et du coucher de soleil, derrière la chaîne des sommets dont les ombres s’allongent. Nous n’attendrons pas que les étoiles apparaissent, et terrassés par la fatigue nous rejoignons nos bas-flancs pour nous faufiler dans nos sacs de couchage ! La qualité du sommeil sera probablement variable selon les randonneurs… à suivre.
♦ R2 ♦