VTT – Isle de Noé

VTT – Isle de Noé

Enfin… la voilà cette sortie tant attendue. Rando-test, elle nous a permis de nous faire une idée du comment organiser… On n’a pas tout trouvé… mais on y réfléchit…

Il est 9h45… la « cavalerie » décide enfin de lever le camp. Après concertation entre les deux candidats, le Gers « plus à l’Ouest » nous attire pour sa relative tranquillité en termes de vent. Cap sur L’ISLE DE NOÉ… où c’est ? Demandez le au GPS, même lui a eu une grosse hésitation… nos deux montures rutilantes sont bien arrimées.

Le soleil est de la partie. Le thermomètre se montre clément malgré un début revigorant.

Il est 11h, lorsqu’enfin nous chevauchons nos bicyclettes « à piles »… Vite nous quittons le bitume pour des chemins, avouons-le, assez secs et roulants. Ce ne sera pas toujours le cas. Et d’entrée, on est dans le vif du sujet. Ça monte, ça descend… pas ou un peu (très peu) de plat… si… si cela se trouve… On a l’agréable surprise d’y rencontrer la « bête noire » de tout randonneur (pédestre, vététiste…) : la boue. Collante, visqueuse à souhait, elle vous oblige parfois à des glissades toujours sous contrôle ou presque. Nous apercevons des restes de moulins. Des corps de bâtiments imposants abritent des troupeaux de bovins qui nous regardent passer comme elles le faisaient auparavant pour les trains : en mâchouillant.

Quelques erreurs d’orientation, dues à la lenteur de nos 2 GPS ou alors une vélocité trop grande de nos deux compères, nous contraignent à des aller-retour. Mais la campagne, vallonnée à souhait, nous enchante.

Enfin, un tronçon de piste à niveau. En fond de vallon, qu’importe, cela nous permettra de récupérer un peu. Que dalle… Oh pardon ! Après 300 mètres de bonheur linéaire, sous l’herbe, à l’affût, l’ennemi juré nous guette… Des ornières étroites, remplies d’eau stagnante et de vase, nous piègent. Obligés de descendre de nos Bécanes déjà bien alourdies de boue, nous poussons en tentant de rester debout. À nous faire regretter les sections inclinées débarrassées de cet inconvénient.

Il est 13h, la fringale nous titille. D’un commun accord, nous nous posons pour un pique-nique mérité.

Nous ne nous attardons pas, nous n’avons fait que 18 km, il en reste encore 33… Gloups, la sonde de la batterie de Philippe a déjà « grillé » 2 barrettes sur 6. À ce rythme, va falloir jouer « économie ».

Les montées s’enchaînent à la suite de descentes, des vraies montagnes russes. À part quelques bovins, nous ne rencontrons pas d’âmes avec qui échanger quelques mots histoire de se poser un peu. Didier a tout de même forcé le destin au détour d’une superbe maison au milieu de nulle part. Il a fait l’offrande de son mollet à un gentil canidé qui demandait qu’à le déguster jusqu’à l’os. Voilà l’avantage de rouler en tête, on s’accorde toutes les superbes rencontres d’une belle sortie. 

Nous voilà relancés et avalons les kilomètres, la pendule ne faisant aucun effort pour ralentir le cours du temps qui commençait sérieusement à nous manquer… Un peu comme l’eau, d’ailleurs… Faut réapprovisionner… La trace nous emmène vers un village plein de charme où l’église tient plus de la forteresse que d’un havre de paix. À défaut de troquet, le cimetière, ben quoi !!! oui, sachez qu’en France tous les cimetières offrent une fontaine pour arroser les fleurs et vous autorisent à vous abreuver. Le plein effectué, une nouvelle pente au cheminement défoncé par des dizaines de pas de chevaux nous secoue la cervelle et nous contraint à mettre pied à terre.

Une erreur plus loin, nous décidons de suivre la route. En effet, la trace nous indiquait « tout droit » sur une magnifique allée bordée de grands cèdres… mais un petit panneau semblait vouloir nous faire comprendre que nous n’étions pas les bienvenus.

Nous entamons la 4ème dizaine, un petit vent se lève face à nous… Pour couronner le tout, Philippe s’aperçoit qu’il lui reste plus qu’une seule barrette. C’est-à-dire 10 km pour « du plat »… Gloups !!! Notre regard embrasse le panorama et partout ce ne sont que déclivités…

Advienne que pourra !!! Voici le dernier vallon avec une descente de plus d’un kilomètre… super, on se lâche… ici, dans le Gers profond, très profond, qui dit descente doit se dire qu’il y a toujours sa petite sœur : la montée… on ne va pas en faire tout un plat… en bien si, car vous le croirez ou non… c’est là dans la dernière montée que tout à coup la déesse électricité décide d’abandonner à son sort le plus petit des participants. Panne sèche. Plus un watt… donc on pousse… c’est là que l’on se rend compte que ça pèse un vélo. 80 mètres de dénivelé à s’avaler comme un bagnard.

Soufflant, râlant, Philippe atteint enfin le sommet de la côte où Didier a eu tout le temps de se replonger dans le monde d’aujourd’hui en écoutant les infos si réjouissantes du moment. Il leur faut une bonne demi-heure pour enfin boucler leur périple de 51 km pour un dénivelé de plus de 1000 m. Il est 18h… on sera juste à l’heure pour l’apéro et la soupe…