Balade autour de Lautrec

Balade autour de Lautrec

Ça y est la saison officielle 2017/2018 est commencée. Comme première balade, nous avons parcouru une boucle au départ du joli village de Lautrec, capitale de la production de l’ail rose à consommer sans modération.

16 inscrits, 14 présents au départ à 8h à Colomiers. Le temps était plus que moyen, nous sommes partis sous la pluie mais à l’arrivée, sans qu’il y ait un franc soleil, nous avons pu nous équiper au sec.

En campagne, il y a toujours plus à raconter qu’en montagne. L’objet essentiel dans ces randonnées est d’arriver au sommet est de s’esbaudir sur le panorama. Dans les phases de transition, montée ou descente, nous devons impérativement regarder là où l’on pose les pieds, gérer la respiration et l’effort en général ce qui laisse peu de temps à l’observation fine. Mais le plaisir est là, différent de ce que l’on ressent en piémont.

Cette boucle m’a semblé plus intéressante dans sa première partie car nous traversions des collines bordées de champs d’ail, de cultures de colza en début de floraison et des prairies d’un magnifique vert. Qui dit collines, dit points hauts, et la découverte de beaux paysages à dominantes verts et jaunes. C’est vrai que nos cultivateurs sont de magnifiques jardiniers. Un ciel tourmenté, composé de gros nuages menaçants, de trouées bleues et tout cela animé par le vent n’est pas désagréable non plus à regarder même s’il est prometteur d’une averse toujours gênante en marchant.

La deuxième partie, à peu près égale en distance, est l’antithèse de la première. Confortable à parcourir étant parfaitement plate, non glissante car recouverte de sabline et non de molasse comme les chemins précédents. Vous l’imaginerez mieux quand je vous aurai dit qu’il s’agit de la reconversion en piste cyclable et de randonnée de l’ancienne voie ferrée Castres-Albi maintenant baptisée le chemin des droits de l’Homme. Le département du Tarn a trouvé bon de la border par des haies assez hautes si bien que vous n’apercevez rien du paysage environnant. Pendant 7 à 8 km, vous marchez confortablement sur de grandes lignes droites, avec l’impression de ne pas avancer, entre deux murs de verdure qui heureusement commençaient à fleurir. Des oiseaux babillaient, gazouillaient, jabotaient, piaillaient (comme ça je couvre une large palette de volatiles ne sachant reconnaitre et l’animal et le chant) pour attirer les femelles ou pour défendre leurs territoires. Ces chants, trilles, ramages étaient flatteurs pour nos oreilles et nous encourageaient dans notre effort.

A l’heure hautement stratégique du repas de midi, il nous fallait, à cause de ce temps instable, la pluie menaçant, faire un choix. Hors itinéraire nous apercevions à environ 20 minutes de marche une chapelle. Ce genre d’édifice est souvent prometteur d’abri. Quoi de plus désagréable pour la digestion que de déjeuner dans de mauvaises conditions : debout, sous la pluie, dans le froid, à la va-vite… Quoique la balade était répertoriée « marcheur » donc ne dépassant pas une certaine distance kilométrique ne pouvait-on faire une entorse pour éventuellement trouvé des conditions acceptables ? Nous proposons un vote. À l’unanimité le monument religieux fut préféré à l’herbe mouillée. En option, éventuellement certains Cémécistes pourraient profiter de l’aubaine pour dire quelques prières de circonstances en espérant qu’il en existe une pour le beau temps !

Avec le printemps, il n’y a pas que les oiseaux et la nature qui revivent, il y a aussi la nourriture de ceux-ci, en particulier les mouches et autres insectes et hélas il faut quelquefois partager. Et là votre narrateur est un peu plus connaisseur qu’en ornithologie.

Au menu du repas de midi, pour changer un peu, pas de traditionnelle salade de riz mais des sandwichs jambon/beurre. La mouche verte, superbe en l’occurrence, aime aussi ce mets et désire le partager avec moi. Une Lucilia séricata, attirée par l’odeur d’indole que dégage le jambon, se pose sur la tranche. Oui mais, alors il suffit de la chasser diront certains ? Peut-être, mais le problème est de savoir où cette Lucille soyeuse a trainé ses pattes auparavant : charogne ou étron ? Qu’a put-elle déposer ? Si elle est âgée de 3 à 5 jours c’est étron, au-delà elle a vraisemblablement copulé et est prête à pondre dans une charogne qui servira de self-services pour sa progéniture. Je ne sais pas quelle serait votre réaction, mais moi ça me coupe l’appétit, elle aurait pu choisir d’autres sources de protéines.

Permettez-moi de vous rappeler, cher lecteur, que la pluie nous a obligés à nous rabattre pour manger sous un porche se situant entre l’église et le cimetière avec vue sur les tombes. Alors au lieu de mastiquer, je pense à cette histoire de choix chez la mouche verte : nécrophage ou coprophage ?

Pour nous aussi, humain, dans la vie tout est affaire de choix. Dès le départ, ça commence par la tétine ou le téton et ça se termine par le choix du costard : chêne ou sapin !

Pot de l’amitié à Lautrec, partage de multiples gâteaux, sans mouches, au passage un grand merci aux pâtissières car ils étaient à se rouler par terre, puis retour sur Colomiers.

Un grand merci à Guy notre accompagnateur du jour.