La Salamandre de feu

Marche nordique – La Salamandre de feu

Mercredi 20 novembre 18h30, rendez-vous sur le parking du jardin des Tambourrettes à Pibrac pour notre première séance hebdomadaire de marche nordique. La pluie a découragé certains inscrits. Nous ne sommes donc que 6 participants. Nous partons équipés de nos lampes frontales en deux groupes avec des objectifs de vitesse différents.

La pluie a cessé peu avant notre départ. Très vite nous apprécions les conditions et sommes satisfaits d’avoir bravé la météo peu encourageante. Nous ne regrettons pas notre choix !

Humidité et température douce, les habitués le savent bien, ce sont des conditions favorables pour rencontrer des salamandres. Mais là nous allons être servis !!

« Une première ! Une deuxième ! Encore une !

— Nous devons être déjà à 10 ?

— Moi je dirais plutôt une quinzaine ! »

Nous ne savons plus où donner de la tête…

Notre décompte final sera incroyable : 70 !!!

UN RECORD !!!

Nous ne savons plus où marcher. Plutôt au milieu du chemin ? Plutôt au bord ? Elles sont partout. Nous avons peur d’en écraser ou d’en blesser une avec la pointe d’un bâton. Nos postures et techniques de marche ne seront pas dans les règles de l’art ce soir : nous marchons tête baissée et le regard sur nos pieds 😉.

Tant pis également pour nos objectifs de vitesse. Ce soir nous nous sentons tellement proches de la nature, en admiration devant ces petites bêtes si fascinantes. Nous nous arrêtons régulièrement pour observer, commenter et photographier.

Pour l’un d’entre nous, il s’agit d’une première. Un baptême, en quelque sorte. Il n’en revient pas. Moi aussi je ne me lasse pas. Je me souviens de la première fois. Quelle découverte ! Je n’avais jamais imaginé rencontrer des bêtes aussi colorées dans notre région. Je croyais que de telles rencontres ne pouvaient se faire que dans des contrées plus lointaines et exotiques.

Mais non, cet amphibien, qui peut mesurer de 11 à 25 centimètres pour 40 grammes en moyenne, aime les forêts et les sous-bois d’une grande partie de l’Europe. Les salamandres évoluent à proximité de points d’eau et de cachettes humides faites de pierre, d’écorces ou de bois. Elles sortent principalement la nuit où elles voient très bien grâce à leurs grands yeux noirs. En revanche elles n’ont pas d’oreilles. Voilà pourquoi elles ne fuient pas au bruit de nos bâtons.

Les salamandres ont la peau lisse et noire tachetée de motifs jaunes. La variabilité de ces motifs permet d’identifier chaque individu séparément. Plus rarement les motifs peuvent être orange. Notre sortie revêt vraiment un caractère exceptionnel car nous avons eu la chance de rencontrer un spécimen orange !

Autre surprise, et petite atteinte à la pudeur 😉, nous avons photographié un accouplement. 

En ce qui concerne la reproduction, les salamandres sont un cas particulier : après une gestation de 8 à 9 mois, la femelle donne directement naissance à des larves (entre 10 et 40 à la fois) qu’elle dépose dans un petit cours d’eau frais et oxygéné. Alors que la plupart des amphibiens pondent des œufs. 

Pour finir, savez-vous pourquoi nous l’appelons la salamandre de feu ? Elle est associée au feu car on lui prêtait des pouvoirs magiques dès le Moyen-Âge. Elle choisit souvent d’hiberner dans des souches d’arbres. Quand ces arbres servaient de bois de chauffage, l’amphibien était réveillé par la chaleur et jaillissait souvent du feu. Protégée quelques instants par la couche humide de sa peau, elle ne s’enflammait pas. Il n’en fallait pas plus pour lui prêter des pouvoirs magiques !