Le Panorama de Joubac – Aleu (Ariège)

Le panorama de Joubac – Aleu (Ariège)

Au fin fond de l’Ariège et du Couserans dans le pays Massatais, à 9h10 du matin ce dimanche, il faisait très doux mais le ciel couvert masquait les sommets dominant la vallée du Salat.

Partis 1h30 plus tôt sous la pluie du pays toulousain, 9 randonneuses et randonneurs du Club Montagne de Colomiers se chaussent tranquillement, et endossent leur sac à dos sur ce petit parking aménagé récemment près de l’église du village d’Aleu au hameau d’Espouech pour être très exact. Il n’est pas nécessaire de se presser, le circuit en boucle n’est pas trop long (objectif : 530 m de dénivelé en 3h30 de marche) et le soleil est attendu en fin de matinée.

Après un petit café sorti du thermo, les cloches de l’église sonnent 9h30 et le groupe se met en marche pour sortir du hameau et entamer les lacets de la route goudronnée puis de la piste carrossable qui mène au plateau de Joubac. La route dessert quelques résidences secondaires avec vue imprenable. C’est une montée douce qui permet de se mettre en jambes sans trop d’effort. À notre plus grand bonheur, le soleil ne tarde pas à crever le plafond nuageux. Un chevreuil bondit et traverse la route sous nos yeux. Puis le chemin forestier traverse maintenant une lande de fougères couchées par la neige de cet hiver. Le sentier débouche sur un plateau herbeux.

De façon inattendue sur cette montagne à 1000 m d’altitude, un panneau signalétique nous recommande de prendre garde aux avions… ! Le sentier débouche en effet sur une piste d’aviation : un altiport naturel. La manche à air est presque verticale, pas de vent et une douce tiédeur annonce le printemps. Nous remontons la piste d’aviation jusqu’au sommet du Taus (1069 m). Une pause s’impose pour boire, grignoter et surtout admirer le paysage mais le ciel est encore trop encombré pour identifier et nommer les sommets enneigés du Couserans. Nous y admirons ce fameux panorama de Joubac.

La descente du plateau bascule par une descente « soutenue » et légèrement glissante au travers de la forêt jusqu’aux hameaux tranquilles de Bordasse et de Biech. Les maisons traditionnelles avec pignons en forme d’escalier y sont bien restaurées.

 

À la sortie du village, les discussions animées du groupe et le balisage « discret » nous font rater l’itinéraire qui emprunte le Tour de pays du Val de Garbet. Un aller-retour sur la route nous permet de découvrir quelques salamandres, hélas victimes de la circulation automobile.

Depuis Biech, nous reprenons le sentier qui longe le ruisseau dans la forêt. Un pont permet de traverser ce cours d’eau et dessert une clairière ensoleillée. L’ambiance est au beau fixe mais il est plus de midi et les ventres grognent… c’est le bon moment et le bon endroit pour déjeuner. Les discussions vont bon train pendant le pique-nique et abordent des sujets parfois inattendus : sexe, drogue ou comment de débarrasser de sa future belle-mère ! La randonnée devient très rock and roll ? Mais la gastronomie reprend ses droits comme d’habitude et les recettes sont échangées : estofinade aveyronnaise, tarte aux endives et respounchous…

Le soleil commence à bien chauffer dans cette clairière au bord du ruisseau mais il est temps de reprendre le chemin. Après la montée et la descente du sommet du Taus, l’itinéraire oscillera entre 700 et 800 m d’altitude avec des montées et des descentes plus ou moins soutenues en grande partie en forêt. Les sentiers sont parfois très glissants suite aux fortes pluies des jours précédents.

En approchant du hameau de Pinsou, nous découvrons que ce coin de montagne est habité et exploité par des éleveurs de brebis, des apiculteurs. Les granges y sont restaurées avec soin, parfois même couvertes de toits en chaumes, de façon traditionnelle. Un des éleveurs nous guidera fort sympathiquement après une erreur d’appréciation et un balisage absent au niveau d’une intersection pour retrouver le GR du Tour de pays.

 

Au niveau du gîte de la Bernadole dont la piscine bleu turquoise nous ferait presque envie compte tenu de la température ambiante, nous préférons redescendre directement vers le village d’Aleu par un sentier balisé mais très pentu plutôt que par la route goudronnée.

A partir du moulin à eau en cours de restauration, il nous faut regagner les voitures stationnées au sommet du village. Depuis ce point le plus bas de la rando (650 m) la grimpette à travers les vieilles ruelles se fait maintenant bien sentir dans les jambes…  Quand nous bouclons le circuit, les cloches de l’église sonnent 16h pile !

Le pot de l’amitié accompagné du célèbre gâteau aux citrons (de Nice !) — merci Valérie B — est dégusté à Saint-Girons, dans notre bar désormais habituel du club.

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