Les gorges du Viaur à Bor-et-Bar

Les gorges du Viaur à Bor-et-Bar

Les prévisions météorologiques (temps froid, sec et ensoleillé) sont parfois changeantes… et c’est exactement ce qui s’est passé dimanche dernier.
Les 8 randonneurs du CMC qui s’étaient donné rendez-vous à 8 heures à Colomiers rencontrèrent brumes et brouillards tout au long de la route qui nous menait aux confins du Tarn-et-Garonne, de l’Aveyron et du Tarn, à Bor-et-Bar exactement. Que se cache-t-il derrière ces noms mystérieux, une plaisanterie ? Non : Deux villages jumeaux distants l’un de l’autre d’une portée de flèche accrochés aux pentes abruptes des gorges du Viaur (affluent de l’Aveyron), versant aveyronnais.
Arrivés au Pont de Vicasse (alt.185 m), il est déjà 9h30 et le petit groupe qui respecte la parité de façon rigoureuse doit se chausser dans la froidure (température proche de zéro) à proximité du pont de pierre qui enjambe le Viaur.
L’humidité est pénétrante, le café chaud bien venu et nous ne nous attardons pas trop… nous traversons le pont qui relie les deux départements du Tarn et de l’Aveyron, comme le signale la borne de pierre plantée en son milieu. Le Viaur y trace une frontière sauvage entre les deux départements.

Le tracé de la randonnée prévue fait une boucle :
Depuis la Vicasse l’itinéraire jusqu’au village de Lagarde-Viaur descend en rive gauche, mais suit le balisage jaune et rouge du Tour de pays des Gorges du Viaur en passant en partie par les collines qui dominent la rivière.
L’itinéraire de retour remontera la rive droite au plus près du cours d’eau, le sentier PR (Promenade et randonnée) est balisé en jaune jusqu’au pont de la Vicasse.

Deux rives/deux ambiances et au milieu coule une rivière…

Rive gauche pour ce matin brumeux et frileux.
Rive droite pour une après-midi avec des éclaircies et des rayons de soleil qui réchauffent nos carcasses engourdies.

Rive gauche en Albigeois : forêt de feuillus dans ce versant des gorges
Rive droite en Aveyron : falaise rocheuse et ripisylves se succèdent agréablement.

Rive gauche : grimpette jusqu’au point culminant de la randonnée (277 m) avant de suivre le fil de l’eau vers l’aval
Rive droite : remontée en pente douce vers l’amont de la rivière.

Rive gauche : traversée de plusieurs hameaux perdus aux bâtis anciens transformés en résidences secondaires, chalet et cabanes de pêcheurs le long de la rivière.

Rive droite : complètement sauvage sans aucun aménagement ni aucune présence humaine mise à part un rocher-école d’escalade et quelques tables de pique-nique aujourd’hui désertées.

Rive gauche le domaine des pêcheurs : nombreux sont les pontons réservés aux amateurs de pêche à la truite et pourquoi pas au saumon (les tacons, ces jeunes saumons qui restent dans la rivière deux ans avant de rejoindre l’océan doivent toutefois être remis à l’eau).

Rive droite le domaine des grimpeurs : varappe, tyrolienne et autre main courante permettent d’escalader ou de se laisser glisser dans le vide des falaises de schistes

Mais ce sont les oiseaux qui règnent en maîtres sur toute la rivière que ce soit en rive gauche ou en rive droite. Nous y observons avec bonheur : hérons, martin-pêcheur, canards, cincle plongeur… et entendons des piverts. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cincle_plongeur

Une curiosité qui rappelle le film « Into the wild » ?
Un wagon SNCF, sorte de mini micheline transformée en cabane… nous laisse en expectative… comment est-elle arrivée là au bord de cette rivière inaccessible ici au fond des gorges ? Elle entrera sans problème dans la collection de cabanes insolites du club ! 

Notre périple est minuté, mais pas trop :
Partis vers 9h30 nous arrivons à midi précisément au moment où les cloches sonnent à l’église de Lagarde-Viaur, ce village dont le patrimoine est riche et bien renseigné (panneaux historiques et pédagogiques).

Travail pour ferrer les bœufs et niche avec sièges dans un muret de pierres sèches.

Lavoir et meule à grain.

Vieilles portes singulières.
Hautes maisons à colombages et toit de lauzes.

Nous traversons ensuite le pont (alt.176 m) pour déjeuner entre 13h et 13h30 dans une prairie bien fraîche en face de la chaussée qui barre la rivière pour amener l’eau au moulin. Cet endroit est aujourd’hui une plage et un lieu de baignade en été.

L’après-midi, une légère éclaircie nous permet de profiter de ce lieu sauvage et serein. En effet, ce tronçon de rivière entre le pont de Vicasse et le pont de Lagarde-Viaur n’est longé par aucune route, ni en rive gauche ni en rive droite, bref un lieu miraculeusement préservé du bruit et de la pollution. Preuve en est : la faune avicole aquatique se laisse presque prendre en photo ! 

Un chalet planté là au milieu de la prairie nous incite à entonner « ma cabane au Canada » et à passer en revue les grands standards de la chanson française, l’ambiance est au beau fixe malgré la météo encore hivernale. 

Une exposition photo poétique accrochée aux arbres et dédiée aux charmes naturels de la rivière Viaur nous ramène progressivement vers notre point de départ le Pont de Vicasse après avoir traversé le camping installé en contrebas du village de Bar. Il est 15 heures et avons parcouru environ 15 km. 

La suite de la journée consiste à chercher – non sans mal – un bar ouvert pour fêter le pot de l’amitié. Aucun bar à Bar et Bor ! Ni Laguépie, ni Cordes/ciel, ni Cahuzac/Vère n’ont un troquet d’ouvert en ce dimanche. Finalement, nous réussissons à déguster les bons gâteaux de Yolande et Josiane arrosés de boisons chaudes ou fraîches au bar du Cinéma de Gaillac, le seul ouvert ! Merci à elles.. 

♦ Marcheur ♦