Le Circuit des Cabanes – La Vallée du Rioumajou

Le Circuit des Cabanes – La Vallée du Rioumajou

6h30 Top départ pour trois randonneurs du CMC tout d’abord sur le parking de la mairie de Colomiers comme d’habitude. Le temps de route est réduit car la circulation est très fluide jusqu’à Saint-Lary (65). Les derniers kilomètres pour atteindre le dernier parking de la vallée du Rioumajou se font sur une route de montagne très étroite et sinueuse. 

Le temps de chausser nos croquenots, de tester les toilettes sèches de ce site remarquablement aménagé pour les randonneurs ou promeneurs de tous poils et de repérer le départ du sentier par notre apprentie animatrice qui s’essaie avec motivation à la lecture de carte, et nous voilà lancés dès 9h sur le sentier de la Péguère, prélude au circuit des cabanes. Il s’agit d’une boucle de 5h30 selon le topoguide départemental de la FFRP. Partant de 1360 m d’altitude nous atteindrons 2190 m soit un bon dénivelé de 830 mètres. Deux « difficultés » signalées se rajoutent au classement de cette randonnée en niveau 2 : les passages de deux barres rocheuses grâce à des mains courantes. Nous sommes bien décidés à nous faire une idée par nous-même de ce qui nous attend… 

Il faut tout d’abord dire que cette vallée du Rioumajou est un véritable enchantement : grands arbres, pins à crochets, pelouses de montagne et « au milieu coule une rivière »… (pour être plus juste un torrent peu tumultueux à cette saison) le tout surplombé par des forêts denses couronnées par un chapelet de pics affleurant les 3000 mètres. Une vraie carte postale !

Une passerelle nous permet de traverser le Rioumajou et une piste forestière d’atteindre la base du versant à grimper. De sérieux lacets nous hissent jusqu’à la lisière supérieure de la forêt jusqu’au cortail de Batoua où le soleil se lève tardivement derrière la montagne du même nom. Le cortail est occupé par un petit troupeau de chevaux. A cette heure nous n’avons pas rencontré d’autre âme qui vive.

Après avoir grignoté et bu pour reprendre des forces, nous contournons la belle cabane de Batoua (coiffée d’un superbe toit végétal) pour nous élever à nouveau de 250 m à travers la forêt où notre future animatrice – experte en champignons – glane quelques pieds de mouton sous de très vieux arbres tortueux. D’autres champignons très photogéniques mais non comestibles s’y trouvent aussi.

 Au sortir de la forêt, au lieu-dit Cortail de Roncal nous rencontrons un trio de randonneurs qui nous annoncent avoir pu passer assez facilement la 1ère barre rocheuse mais fait demi-tour avant de s’engager sur la deuxième, jugeant la main courante beaucoup trop vertigineuse… silence éloquent dans nos rangs ! Nous souhaitons en avoir le cœur net et juger par nous-mêmes. Nous rangeons donc nos bâtons sur nos sacs à dos pour avoir les deux mains libres.

La première main courante se passe dans le sens de la montée, elle est courte et présente peu de difficulté. Restent encore 150 à 200 mètres de dénivelé pour atteindre le point haut de la randonnée à 2190 mètres. La fatigue et un peu d’appréhension se faisant sentir, une nouvelle pause grignotage est préférable car l’animateur souhaite que la seconde difficulté soit effacée avant le déjeuner pour avoir l’esprit tranquille pour ne garder que la descente pour la deuxième partie de la journée. L’ombre sous un arbre au milieu d’une crête herbeuse est la bienvenue.

La seconde main courante se pratique à la descente accroissant davantage l’impression de vertige, une barre rocheuse d’une vingtaine de mètres de hauteur doit être franchie. Il est recommandé de se positionner face à la paroi, en tournant le dos au vide. Le passage est très bien équipé, plusieurs mains courantes se succèdent, elles sont toujours positionnées à portée des deux mains ce qui permet d’avoir toujours trois appuis simultanément. Tout cela est bien rassurant.

Notre petit groupe passe l’épreuve sans difficulté, certains satisfaits de l’avoir surmontée, et pour les autres, heureux d’avoir pu partager collectivement cet exercice impressionnant mais sans danger majeur.

Après l’effort le réconfort : à treize heures le pique-nique au soleil devant un panorama complet : sommets très minéraux, anciens cirques glaciaires et barres rocheuses, forêts de pins verdoyantes, estives ou paissent un troupeau de moutons, la vallée du Rioumajou a tous les atouts ! Mais déjà un gros nuage nous pousse à redescendre, la température fléchit sensiblement, nous privant de la sieste !

Un petit arrêt au cortail de Roncal où la cabane est nettement plus rustique. Un groupe de bergers s’y sont donné rendez-vous après avoir visité une autre cabane sans nom : moderne, minuscule, tout en bois, perchée un peu plus haut au-dessus de l’estive.

Il nous reste 700 mètres de dénivelé à dégringoler par une pente très raide qui démolit littéralement nos mollets et nos cuisses. A l’heure où je vous écris, mes courbatures en témoignent encore… Avec le recul, on préfère toutefois l’avoir descendue que montée ! 

Le sentier poussiéreux débouche enfin sur une superbe clairière entourée de pins où trône la dernière cabane de ce circuit bien nommé (si vous avez bien compté, nous en sommes à quatre !). Nous profitons d’une sieste bien méritée, allongés sur cette pâture idyllique puisque le soleil et la chaleur sont revenus. La cabane de Péguère est très belle extérieurement mais est restée dans son jus c’est-à-dire qu’elle n’est plus trop accueillante à l’intérieur. 

Le petit groupe retrouve ensuite notre piste forestière du départ après avoir franchi le ruisseau de Péguère par une passerelle de bois. Il est 15h30 quand nous retrouvons la voiture. 

L’Hospice de Rioumajou nous tend les bras pour le pot de l’amitié, il est situé à 4 km tout à fait au fond de la vallée en suivant la route « non revêtue » (une piste forestière) mais autorisée à la circulation. Nous nous y rendons donc en voiture un peu honteux d’empoussiérer les promeneurs du dimanche qui en reviennent… 

Mais quel endroit magique ! Le déplacement vaut autant pour le coup d’œil, que pour le gosier. Après une bonne randonnée, ce bout du monde, vers 17h en fin d’été lorsque la lumière est rasante, de surcroît quand il n’y a plus personne – c’était le cas dimanche dernier –, nous a réservé un moment rare.

♦ HR ♦