Le Lac Vert – Luchon
Le Lac Vert – Luchon
Les voyants météo étaient tous au vert pour annoncer une belle journée : température douce (8° à 23 °C), vent nul et soleil à la toque annoncés pour les montagnes du Luchonnais le 18 septembre 2022.
Pourtant, seuls quatre randonneurs s’étaient donné rendez-vous derrière la mairie de Colomiers à 7h du matin (un peu frisquet déjà pour la saison).
C’est donc en très bonne compagnie (3 randonneuses) que l’animateur a conduit ce petit groupe jusqu’au pied de la centrale électrique du Portillon au fin fond de la vallée du Lys (orthographiée aussi Lis, selon les auteurs).
L’objectif de la randonnée est d’atteindre le Lac Vert à 2000 m d’altitude. Il est 9 heures et grand temps de faire le 1er pas dans nos godillots ! Il s’agit d’une randonnée classique, voire même « touristique » et on comprend pourquoi… de temps en temps il est bien agréable de visiter les sites incontournables des Pyrénées (celui-ci en fait partie : il s’agit probablement d’un des plus beaux lacs des Pyrénées ), sous réserve bien sûr de le faire hors-saison pour éviter l’affluence.
L’itinéraire empruntera 2 boucles de sentier : la première contourne le « Trou d’enfer » et sa « cascade d’enfer », puis le sentier d’accès au refuge du Maupas permet d’accéder à la boucle finale qui longe le Lac Vert. L’itinéraire choisi présente donc 3 sections de 300 m de dénivelé chacune :
1. La cascade du trou d’enfer
Depuis la centrale hydroélectrique du Portillon (1150 m) on grimpe de façon soutenue à travers la forêt – où quelques girolles s’offrent à nous – jusqu’au vieux pont de la cascade d’enfer qui enjambe le Lis. Nous croisons aussi quelques chiens de chasse sur le sentier et entendons quelques tirs peu rassurants car proches ! Pour admirer le site du promontoire du Trou d’enfer où certains pratiquent la descente en eau vive de façon très sportive, il est nécessaire de faire une centaine de mètres vers ce point de vue vertigineux et vertical (à la fois vers le haut et vers le bas), puis de revenir sur ses pas pour retrouver le sentier du refuge du Maupas en forêt.
2. Le torrent de l’Houradade
Depuis le Pré de l’Artigue (1400 m) où paît tranquillement un troupeau de brebis grassouillettes, le sentier longe le vallon de L’Houradade et son torrent éponyme. Nous sommes toujours en forêt mais un élément sonore et visuel domine le paysage : les cascades. Elles rafraîchissent l’air, saturent l’ambiance sonore et captivent le regard. Toutes plus spectaculaires les unes que les autres (cascades de Houradade, de Calahoure, de la Coume…). Elles font aussi diversion lors de l’ascension raide jusqu’à la cabane de la Coume, car nous avalons les 300 m de dénivelés presque sans nous en rendre compte.
3. Le lac Vert
Depuis la cabane de la Coume (1700 m) où un patou pas commode garde sans faille un troupeau de brebis, la boucle du Lac Vert est possible dans les 2 sens. Nous choisissons celui qui longe et s’enfonce d’abord vers le fond de la combe. Sortis de l’ombre de la forêt et de la fraîcheur des cascades, chapeau et lunettes de soleil sont maintenant nécessaires. Au fond de la combe, un grand virage sous les vires rocheuses nous permet d’atteindre l’altitude de 2000 m. Un premier lac et sa cabane de Graues sont surplombés par un cirque glaciaire impressionnant car très minéral.
Le sentier se poursuit en suivant approximativement en ligne droite la courbe de niveau 2000. Un léger point haut nous dégage la vue sur le Lac Vert, le bien nommé (couleur due à des micro-organismes). Il est 13h et grand temps de se tremper les pieds et de manger. Nous choisissons une plage herbeuse à quelques mètres des rives. 4 à 5 petits groupes de randonneurs sont déjà là et profitent du site. Le lac s’est lové derrière un verrou glaciaire, une immense presqu’île occupe son centre et lui donne des allures de lagon. Il est dominé par quelques sommets dépassant les 3 000 m : pic de Boum, de Maupas, du Luchonnais. Nous profitons le plus longtemps possible de ce site (silence, grand beau temps, baignade pour l’une d’entre nous, sieste réparatrice pour d’autres et ce jusqu’… à 14h30 ! Ce qui est exceptionnellement tard pour ce type de randonnée). Les groupes de randonneurs chuchotent pour préserver la quiétude du lieu.
Malgré la tempête de ciel bleu, il faut tout de même quitter ce petit paradis. Après le passage du gué (l’exutoire du lac), la descente vers la cabane de la Coume se révèle assez délicate avec un passage sur des dalles humides et pentues où la main courante a disparu… ! Depuis le pré de l’Artigue, la descente vers le parking sur le chemin que nous n’avions pas emprunté à l’aller (retour de la 1ère boucle du trou d’enfer) est raide mais bien tracée. Il y fait sombre sous les sapins.
La randonnée a été longue. Nous avons marché sans nous presser, fait de belles pauses pour nous désaltérer, grignoter, papoter, prendre des photos ou tout simplement profiter de la nature et les paysages.
Hélas nous arrivons juste après 18h à notre point de départ car les 2 bars sont déjà fermés pour prendre le pot de l’amitié ! Nous patientons donc jusqu’à Luchon pour nous désaltérer sur une terrasse des allées d’Etigny, avant de reprendre la route qui fut passablement encombrée… visiblement nous n’étions pas les seuls à vouloir profiter de cette belle journée le plus tard possible !
PS : Petit glossaire de la toponymie
Lys (ou lis) proviendrait soit de l’hydronyme pyrénéen « LEZ » (torrent) soit du mot gascon « LITS » (avalanche). Le Lys est constitué de 2 affluents, le ruisseau d’enfer et le ruisseau Houradade, qui prennent naissance dans le cirque de Crabioule.
Coume : une combe, un ravin.
Artigue : terre défrichée pour la rendre cultivable.
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