Le Tour du Mail des Morères

Le Tour du Mail des Morères

RANDO NIVEAU 1 – Départ : Antras (Ariège). Cette randonnée aurait pu s’appeler « Le club des cinq aux Pyrénées »…

C’est en effet 5 randonneurs qui s’étaient donné rendez-vous dès potron-minet derrière la mairie de Colomiers pour une sortie en Ariège, plus exactement tout au fond de la charmante vallée du Biros. Après la traversée du village de Sentein, le départ à pied est situé plus exactement à Antras, village situé juste au-dessus de Sentein.

Dimanche matin c’est jour de marché et chorale, il est déjà 9h30 nous n’attendons pas que ces festivités commencent pour nous élancer… mais vite nous essouffler sur le chemin raide à la sortie du village.

Pour parfaire le club des 5, un chien sorti de nulle part se joint à nous dès la sortie du village, nous voilà donc accompagnés par le Dagobert local qui nous trace l’itinéraire tout au long du parcours, rendant inutiles, carte IGN ou autre GPS perfectionné, et pourquoi pas se passer d’animateur ?

Il s’agit d’une boucle de 8 km à parcourir en 4 heures (selon le topoguide) avec un dénivelé d’environ 600 m entre le point bas et le point haut (940 m – 1560 m). Le tracé est bien balisé : en jaune au début et à la fin puisqu’il s’agit d’un PR (Promenade et Randonnée référencée par la FFRP) en jaune et rouge sur le tronçon central qui emprunte l’itinéraire du tour du Biros.

La pente est très raide au sortir du village, le chemin est tracé en ligne droite entre les nombreuses granges éparpillées dans la soulane et les sources rafraichissantes.

Le paysage s’est sensiblement refermé depuis le XXe siècle suite à l’exode rural et la quasi-disparition de l’activité agricole (aujourd’hui les champs naguère cultivés ou fauchés, se reboisent naturellement).

Le sentier devient plus doux pour atteindre le col de la Croix où nous faisons halte pour admirer le double panorama : au nord la vallée de la Bellongue dominée par le Cagire déjà chapeauté d’un petit nuage ; au sud la vallée du Biros surmontée par les hauts sommets du Couserans alignés sur la frontière franco-espagnole : Mont-Valier, Crabère, Mail de Bulard, Maubermé… et nous imaginons le Val d’Aran situé juste derrière la ligne de crête…

Le balisage change de couleur au col quand le sentier change de direction, nous obliquons vers l’Est pour contourner le mail de Morères. Nous passons au pied du Mail de Laroque, pic rocheux dont la paroi verticale est spectaculaire. La traversée toujours ombragée du Bois des Morères nous mène à la cabane de Couledoux, qui a fait l’objet d’une récente rénovation en bois et ardoise. La vue sur la Bellongue y est imprenable. 

Nous passons au col des Morères, sur la pointe des pieds pour ne pas troubler la quiétude d’un groupe de vautours fauves qui attendent patiemment les ascendants de la mi-journée pour prendre leur envol. C’est aussi une estive, lieu de prédilection d’un troupeau de vaches qui débutent leur phase de rumination en s’allongeant dans l’herbe grasse.

En effet, il est déjà midi et nous apercevons plus bas au pied du col dans un replat verdoyant, notre future aire de pique-nique non loin de la fontaine des Morères et d’une « sagne » bien fraîche et humide. Non loin, la cabane des Morères est cachée en lisière de forêt. Cette seconde cabane est également en bon état mais plus rustique, le sol y est en terre battue.

Le ciel uniformément bleu, ce matin, se moutonne pendant la sieste, le vent du Sud s’oriente désormais au Nord, la température fraichit et les nuages s’accumulent sur les sommets de la chaîne des Pyrénées.

Il est temps d’envisager le retour : des chemins creux nous permettent de dévaler sans difficulté les 600 mètres de dénivelé à travers, bois, landes de fougères et pâtures. 

Le temps passe vite et nous redécouvrons que la Soulane est encore exploitée partiellement tels qu’en témoignent les meules de foin amassées devant certaines granges, à notre grand étonnement ! Arrivés au village notre fidèle compagnon disparaît aussi vite qu’il était apparu, probablement heureux d’avoir pu trouver un os à ronger, gambader avec nous quelques heures dans la montagne.

Nous découvrons au village que certains jeunes ariégeois font encore (ou font à nouveau ?) les fenaisons à la main, et nous assistons au transport du foin grâce à une luge tirée par un cheval. Image d’Epinal qui nous laisse rêveurs.

Il est 15h30 et c’est déjà l’heure de remonter en voiture avant le traditionnel pot de l’amitié en terrasse à Castillons-en-Couserans. Mais avant de regagner Colomiers nous faisons une halte gourmande à la fromagerie d’Engomer pour ramener millas, fromages de bethmale, ravioles, et autres produits locaux qui rappelleront à nos papilles le souvenir de cette belle journée.