Tour du Pla de Boum 

Le Tour du Pla de Boum

Que se cache-t-il derrière cet énigmatique titre de randonnée ?

C’est probablement pour le savoir que 9 randonneurs du Club Montagne s’étaient donné rendez-vous dimanche matin à 7h à Colomiers. Tout le monde étant ponctuel, les deux voitures prennent la direction de l’Ariège (Ax les Thermes) puis de l’Aude vers le pays de Sault, « sorte d’altiplano pyrénéen ».

Nous pénétrons dans un domaine confidentiel, un petit bout de montagne verdoyant enclavé entre Aude et Ariège à la croisée des chemins cathares aujourd’hui balisés par 2 GR : l’un qui longe le piémont pyrénéen d’Ouest en Est, l’autre qui traverse la chaine du Sud au Nord vers l’Espagne (le sentier des bonshommes …). De nombreux gîtes d’étape témoignent de la transhumance estivale des randonneurs !

Le soleil est au rendez-vous, mais le ciel localement voilé annonce une dégradation du temps prévue pour l’après-midi… nous verrons bien car de toute façon pour l’instant les capes de pluie sont bien rangées au fond des sacs à dos.

Les véhicules sont garés dans la cour de l’école qui fait office de parking et profitons du préau et de ses bancs accueillants pour nous équiper.

Il est 9h30 exactement, les cloches de l’église de Comus sonnent. Chaussés et prêts à mettre un pied devant l’autre, nous traversons d’abord le village aux maisons resserrées et grimpons par un chemin sinueux jusqu’au col de Boum d’où nous dominons non seulement le « Pla » (la prairie), sorte de plaine entre 1250 et 1300 mètres d’altitude mais aussi les sommets ariégeois dominant la vallée d’Ax. Nous sommes seuls à l’exception des troupeaux de vaches et de leurs veaux. Nous sommes en plein cœur d’un territoire d’élevage et de pastoralisme mais aussi forestier. Je qualifierai le paysage de « Vosgien » avec son estive verte entourée de « ballons » plantée de sapins et épicéas. Certaines parcelles sont limitées par des murets de pierre qui rappellent l’Auvergne. Mais arrêtons là les comparaisons, nous sommes bien dans les Pyrénées, des Pyrénées peu habituelles certes !

La piste forestière et pastorale s’élève lentement à travers les larges prés qui se resserrent progressivement en un vallon étroit qui mène au domaine forestier domanial. Arrivés au col de la Gargante et sa cabane, un petit arrêt « grignotage/hydratation » s’impose avant de décider en commun de faire un détour d’1km200 vers le belvédère du Pas de l’Ours. La météo ensoleillée se maintient, nous ne courrons aucun risque supplémentaire.  Le détour n’est pas à regretter ! Le panorama interprété grâce à une table d’orientation nous permet d’admirer  en un seul coup d’œil :

– les carrières de talc de Luzenac,

– le St-Barthélémy encore enneigé,

– le château cathare de Montségur

– le château cathare de Roquefixade

– la plaine de l’Aude et la montagne noire plus loin

– et à nos pieds les vertigineuses gorges de la Frau

Après un demi-tour nous repassons devant la cabane forestière et traversons la forêt de sapins pour atteindre la cabane et le col de Lancise. Nous nous installons au soleil dans l’herbe à midi pile pour piqueniquer un peu plus bas que le col pour éviter son courant d’air.

Nous zappons la sieste pourtant tentante afin d’accélérer le retour pour ne pas nous faire rattraper par la pluie annoncée, en effet le ciel se couvre… 

La redescente vers le versant opposé du Pla de Boum se fait progressivement, ce qui nous permet d’admirer ce paysage d’un point de vue différent mais toujours serein et tout en douceur.

L’un d’entre nous observe le passage fugace d’un renard… seul être vivant rencontré sur le sentier à l’exception d’un couple stationné au col de Boum et d’un lointain vététiste sur un autre chemin.

Il faut signaler le balisage absolument parfait du circuit qui, du coup, pourrait bien se passer d’animateur ! Nous sommes d’ailleurs impressionnés par la multiplicité des itinéraires sillonnant ce territoire assez méconnu.

Nous franchissons un troisième col sans nom avant de redescendre sur le village de Camurac que nous traversons sous une pluie fine. Toujours démocratiquement, nous optons pour ne pas rentrer par le chemin le plus court et goudronné, mais plutôt par un sentier qui nous permet d’apercevoir tous les villages occupant ce territoire isolé du monde : Camurac, Montaillou (rendu célèbre par le livre « Montaillou, un village occitan »), Prades, et bien sûr Comus que nous rattrapons sur notre chemin du retour.

La pluie s’est arrêtée et c’est à sec que nous arrivons à l’école de Comus où nous pensions nous mettre confortablement à l’abri sous le préau pour changer de vêtement, mais ce ne sera pas utile. Il est 15h30 et nous avons parcouru plus de 18 km.

Une surprise nous attend à Comus, le bar du restaurant-camping « Le silence du midi » ouvre  précisément à 16h et il est 15h55 quand  nous y poussons la porte ! Le lieu est parfait pour le pot de l’amitié : chaleur du poêle et de l’accueil, décoration nordique très flamande, grande table d’hôtes où l’ensemble du groupe peut s’installer confortablement. 

Tant et si bien que nous nous y attardons et profitons des paysages du pays de Sault à travers ses grandes baies vitrées. Nous dégustons les bonnes brioches et brownies apportés par les randonneurs et randonneuses. Merci !  À 17 h nous reprenons la route vers Colomiers que nous atteignons à 19h15 sans prendre l’autoroute comme à l’aller.

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